…ET NOUS AUSSI

Je nage dans le fleuve du temps
Je ne sais pas si je rêve endormi ou éveillé
J'entends le violon de Verlaine

Je nage dans les pages de mes livres en feu
Je ne sais pas s'il s'agit d'une métaphore ou de la réalité
J'entends la sirène des pompiers de New York

Je nage dans la mémoire circulaire de l'oubli
Je ne sais pas comment concilier bonne fortune et tragédie
J'entends les cloches qui sonnent sans raison...
et nous aussi !*

*Tristan Tzara (L'homme approximatif)



LA MÉMOIRE EST UN PUITS SANS FOND

Numérisation_20190716 (2)
la mémoire est un puits sans fond illusoire est le regret de ne pas retenir les mille et un mots qui ont tissé nos vies les visages et les voix et le grain enfoui
la mémoire du chat sous mes yeux qui saute à qui mieux mieux vers les mouches de nuit
la mémoire du coq
la mémoire des morts
la mémoire d’un spectacle qui nous enchanta
la vie rêvée le rêve d’une vie
la mémoire des mains dans la grotte de Gargas
la mémoire d’un air de jazz à Châteauvallon
lles volutes du cigare de Mingus
et le pin sous la lune d’Antibes
la mémoire auditive répétée des indiens panaré
la mémoire des enfants psalmodiant du prévert du villon et du jules supervielle
la mémoire absente des têtes sans passé ni avenir
la mémoire des lunes successives
la mémoire enfin que coupe la faucille du long temps

TOUTES LES FEMMES SONT TEINTES DU SANG DES ROSES

09 | juillet | 2017 | POÉSIE MODE D’EMPLOI

Écoute N’écris pas

Écoute Beethoven Thelonius Monk

Les gymnopédies d’Erik Satie et Ravel

La lettre à Élise plagiat anticipé de Frédéric Chopin rondo poco moto

Bagatelle en la mineur

Autour de minuit Round midnight

Autour de l’heure où l’Indécis au Précis se joint*

Exerce tes doigts gymnopèdes

avec les gnossiennes qui troublent ta mémoire

et l’oubli impossible de ton infante défunte

Toutes les femmes sont teintes du sang des roses**

*

*Verlaine **Hugo