LA NAISSANCE AVENTUREUSE D’ALICE LIBERTÉ CHÉRIE

Le tout le rien parler se taire passer ou sarrêter sur un nom une personne une voix un souffle Souffler nest pas jouer Jouer aux jeux dAlice au jardin des Temps suspendus 1 Au pays des mots et merveilles où toute forme nouvelle fait sens Alice Alizée Alices adventures in Wonderland Alice Lidellen barque sur lIsis sur liris de lœil de ce lapin à redingote qui court après son retard retard retard Regarde comme le tout le rien ont ouvert cet espace comme on ouvre sa peau où tambourinent mille échos de livres avec de petits signes sur chaque page Mr et Mme Page ont le plaisir de vous annoncer la naissance dAlice Alizée Alizea Alisson Richards mais le faire-part hélas ne dit ni où ni quand une souris verte qui courait dans labécédaire laura rongé Ronger nest pas ranger ses outils de jardin ses houes ses binettes ses fourches et fourchettes achetées à Leroy Merlin Merlin Merlin Tiens tiens ce sacré malicieux magicien Myrddin Merzhin Connaissez-vous le nom de son scribe ? Celui qui dit à sa mère de « ne jamais se mettre en colère et de garder une bougie allumée en permanence dans sa chambre » quand on écrit des touts et des riens et des longtemps je me suis couché de bonne heure pour bourlinguer parmi des rêves de voyages insensés les seuls qui donnent sens à « lirrépressible bouillonnement intérieur » (ce doit être une citation)Le scribe de Merlin vous laurez deviné sappelait Blaise mais ce que vous ne pouviez imaginer cest que ce soit lui qui fit naître Alice sur un ferry de lEast River un jour béni de Pâques à New York 2 cent mille violoncelles annoncèrent la naissance de Mademoiselle Alice Liberté Chérie

1 Jacqueline Saint-Jean Les mots dAlice 2 Blaise Cendrars Les Pâques à New York

Martigues 20 juillet 2022 une nuit où cependant que j’écrivais ce « tout ou rien » j’entendis le  petit cri sorti d’un rêve de ma petite fille Alice Richards Dorio

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

l

LETTRE D’UN MOINE RÉSIDANT À NEW YORK





De cada dit de ploma
Ma plume dont chaque doigt
Fait chant des Signes



Je n’imaginais pas qu’un moine vivant à New York m’écrive un jour

Il a lu mon poème sur la toile intitulé Au rythme du cinéma muet

Lui aussi comme Montaigne et Brassens a des coliques néphrétiques

Il me remercie pour mes bonnes paroles mesurées par des vers

Et m’affirme que désormais il va remplacer chaque matin ses antalgiques opiacés

Par la lecture de mes posts qui fleurissent dans mon jardin imparfait



LE ROMAN IMPRÉVISIBLE 4/5/6





quatre

-VOILÀ MA BELLE ÇA FAIT JUSTE UNE LIVRE D’IMPRÉVISIBLE, me dit le marchand de rêves et d’illusions référentielles.

-Un peu obscur, ma fille, cette entrée, me chapitrent Pierre, Paul et même Julia, la petite chèvre mutine d’une chanson tendre de Pierre Perret.

Mais, j’en rajoute un peu, insistant sur ce livre composé pour peser juste une livre. Cependant, nulle contrainte stricte oulipienne, c’est juste une expérience de pensée, une vue de l’esprit, Youpi !

-C’est nul maman, me dit mon fils âgé de 5 ans, à qui j’essaie de raconter à ma manière un secret de Polichinelle.

-Voilà ma belle, ça fait juste une livre de chichis, avec le papier soie, vous verrez, c’est à s’en mordre les doigts.





cinq

CETTE FEMME EST PLUSIEURS FEMMES À LA FOIS.

Ça m’est venu comme ça, mais je suis bien embarrassé par cette phrase. Embarazada, en espagnol ça veut dire « enceinte » ; mais justement cette femme-là, n’avait jamais voulu être « grosse » ; grossesse rimait pour elle avec ogresse.

« Moi, écrivait-elle, après ma mère, j’ai sauté mon tour ».

Mais sa vie, par contre, était ponctuée d’aventures jouissives. Sainte Pilule l’avait préservée de devoir élever un moutard ou une mouflette. Et sa famille, c’étaient ses chers personnages d’une certaine littérature, histoire, philosophie et Cie.

La liste était longue, mais elle citait volontiers, le funambule d’ Ainsi parlait Zarathoustra, l’acrobate qui ne voulait plus redescendre de son trapèze, de La vie mode d’emploi, la promeneuse solitaire à l’attention flottante, dans les contrées désertes ou dans les grandes villes ;  l’ingénue libertine, la musicienne libérée de la poussière des livres ; la folle du logis où logent les textes qu’il ne faut pas mettre entre toutes les mains ; les images sordides ou sublimes que l’on fait sonner sans raison.

Cette femme n’aurait pas aimé que j’écrive, du moins je le suppose, que parfois, elle ressemblait à « mon enfant, ma sœur ».

Chantal Thomas Nietzsche Perec Baudelaire





six

LE RÉCIT OSCILLE, un lecteur avisé l’a remarqué,  entre une narratrice à la première personne, parcourant, selon les pages, plusieurs âges de sa vie, tel un tourniquet, et un récit à la troisième personne, plongeant dans une fiction autobiographique assumée. Les noms de villes revisitées, comme on dit d’une pièce standard de jazz réinterprétée, se succèdent et s’interpénètrent, avec deux villes reines, Paris et New York. Quant aux lieux, inconnus pour la plupart du grand, mais non du petit, public, ils sont traversés comme autant de curiosités, illuminant nos horizons de lectures. C’est du moins l’impression que me donnent ces pages accompagnant mes insomnies.


	

AINSI JE MARCHE NUIT APRÈS NUIT





Ainsi je marche nuit après nuit tu

dis qu’on dirait ce piéton que tu fus

à Caracas Paris New York Toulouse

Rue Valade dans une arrière-cour

Sur l’île Saint Louis au Faubourg du Temple

à l’edificio Olimpo près des

Tours du Silence Dans un hôtel jouxtant

Central Park ou chez ta fille – Astoria dans le Queens-

Quelle histoire ! Somme toute cachée,

dans tes carnets ou ce papier d’exil,

comme ce jeu de carte – l’écarté

que tu jouais enfant tapant du poing

quand tu perdais- Somme toute légère,

comme on enlève peu à peu des masses

de matière à notre statue dérisoire,

Manière d’arrêter la marche dit

le lecteur voyageur sédentaire à

Caracas Paris New York Barcelona





10/12/2020

ainsi je marche nuit après nuit

LA FABRIQUE D’UN POÈME





Laissez-moi voyager incognito

Inconnu de moi-même

Dans les séismes du monde 





l’avenue B de New York

où ma fille masquée

va à la pharmacie

chercher du lait





un parc est à côté

où poussent les tulipes

et les premières jonquilles

comme chantait Auffray





Il court il court le furet

Les images s’agitent

Portées à bout d’écrans magiques





Je fabrique des poèmes

-ai-je lu hier-

qui sautent à l’élastique

ça je l’ai ajouté





Je bricole des voyages

que j’offre aux inconnu.e.s

Qui comme moi fabriquent

des rêves incognito

pour sortir de leurs Bastilles





04/05/2020