Ici il n’y a que poèmes inédits
Chaque jour est ballade
Comme un poisson d’avril
Ici gentillesse et noblesse
grattent le palimpseste :
aise, soulas, druz, lyesse,
loin des vieulx corbeaus aigris.
Ici où présents sont
ces mots accordés
sans me vanter
Il faudrait souvent réécrire ses inédits
Faisant silence comme chemins
Que l’on ne trouve qu’ inattendus
Mais l’autre voix* elle est ainsi
Qui s’ajoute et nous ajoute…
Et à chacun de rectifier !
*la voz otra : à certains moments, longs ou brefs, répétés ou isolés,
tous les poètes qui le sont vraiment entendent l’autre voix.
Elle est étrangère et c’est la leur, elle est à tous et à personne.
Octavio Paz (La otra voz ) 1990