Un poète n’est pas un abstracteur de quinte essence Un poète n’est pas Orphée dépecé par les Bacchantes Un poète n’est pas Brassens sans ses baccantes Un poète n’est pas un vol de corbeaux sur un champ de blé d’Anvers sur Oise Un poète n’est pas un lapon perdu dans une bibliothèque du Japon Un poète n’est pas le reflet presque allégorique de sa propre imagination (citation) Un poète n’est pas Albertine réduite à cette chanson où l’on cherche après Titine Un poète n’est pas Emma Bovary mesurant la distance abyssale entre l’art et la vie Un poète n’est pas (en dépit des apparences) admis au salon de Mme Verdurin Un poète n’est pas « un vieux serin » Un poète n’est pas l’enfant d’une nuit d’Idumée Un poète est une voix rappelant viole et clavecin Qui de son doigt index presse le sein de sa Muse Sibylline la femme Pour des lèvres que l’air du vierge azur affame 1 1 Stéphane MALLARMÉ