
UN DRÔLE D’AIR Un drôle d’air L’air chaud que mon ventilateur convecteur (c’est son nom) propulse à cinq heures du matin Un drôle d’air Que je puise dans la correspondance de Marcel Le travail nous rend un peu mères Travail d’écriture que l’on fait en écrivant toutes les nuits ce livre qu’il faut choyer, câliner, chouchouter, dorloter, suralimenter comme un enfant Un drôle d’air qui saute sur cette page que je m’applique à rendre lisible dont je prends soin Allongé dans un lit entouré de cent livres qui sautent dans ma tête le mur des mots le murmure de lignes délivrées de mes maux