FICTION OU/ET HISTOIRE VÉCUE : UN VA-ET-VIENT

Ou comment la lecture d’une fiction empêche le quotidien de suivre son cours

C’est une histoire vécue avec un petit scorpion qui me regardait fixement sur le poteau de la case collective des indiens panarés où j’avais fixé mon hamac pour y dormir avec toute la « tribu » une nuit sur les bords d’une rivière du Venezuela C’est l’Histoire avec des mygales de Cortazár que je relis ce soir qui m’y fait repenser Deux narratrices dans la version de l’écrivain fantastique (à tous les sens du terme) finissaient par devenir elles aussi « plus ou moins assassines » après avoir observé ces dangereuses araignées géantes Son histoire se passait dans un bungalow à la Martinique Rien de semblable pour le petit alacrán inoffensif qui venait de réapparaître dans mon souvenir et par ricochet dans mon écriture Les mygales ne font pas des scorpions

Martigues 21 décembre 2023

VIEILLE FUROR DU JEUNE TEMPS

Un tout petit coin, de la côte vénézuélienne, où je fus hébergé par un Uruguayen et sa femme Vénèze.

Ils avaient un beau berger allemand, une chienne qu’ils appelaient Mata.

Je relis mes notes d’un cahier que je vais jeter.

J’y ai passé une petite semaine de vacances, avant de reprendre mes cours de français à Caracas.

J’ai admiré des heures durant messieurs et dames Pélicans, qui plongeaient à la verticale de leur bec,

et mettaient le poisson dans leur poche.

Je retrouve la liste des livres emportés, Balzac Les Paysans,que je ne me souviens pas avoir lu, du Char en poésie, le manifeste de Breton et Spectacles de Prévert.

De mes griffonnages, il reste un poème intitulé Furor.

Je l’ai publié « tel quel » dans mon recueil publié chez Oswald, en 1975. 

Et l’artiste Claude Brugeilles qui était alors mon ami, en a fait un « graphisme »,

une nuit au moulin de Jézeau, que j’habitais alors, près d’un torrent et de sa roue à aubes.

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi