LES VERS SONT UN ART DIFFICILE

Je rêve que j’écris des vers

Je les vois je les pressens

Le Je les mots et l’univers

Je fais des lignes par cent

Ces vers venus en ce moment

J’ignore ce qu’ils vont vous dire

Je ne sens c’est mon sentiment

Que le besoin de les écrire

Ainsi faisait La Motte

Dit parfois La Motte-Houdar

Il me plaît de lui rendre hommage

Tirant ici ce dernier dard

EN VERS MÊLÉS

Ne croyez pas que je me joue

Mêlant mes vers présents du jour

À la grande mêlée sur la toile

Ne croyez pas que je me poile

À hasarder plume lézarde

Dans la confusion d’internet

Et que le feu de la langue vous arde

Si ne savez combien d’amours se jouent

Dans la moindre pièce donnée

À lire et à goûter en vers mêlés

une page en vers mêlés

UN VERS FORMÉ TOUT SEUL

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Un vers formé tout seul venu du corps-esprit

D ‘Autres disent « des dieux » ou de l’inconscient

Moi je dis : attention, obstination, éveil

Parler à  son insu soi-même comme un autre

Confiant à la plume tous ses petits secrets

Jamais d’à priori Jamais la ramener

Pas de prise de tête et nul littérateur

Qui se la joue « poète  » d’un vers écrit tout seul

SUR UN VERS DE PÉTRARQUE

Veggio senza occhi
Je n’ai pas d’yeux mais je vois
(les yeux fermés)
Et non o lingua et grido
Je n’ai pas de langue
Mais je crie
Je n’ai pas de plume
Mais j’écris
Avec ce petit feu
Qui me brûle les doigts
et s’étend sous ma peau
Mot à mot
Et qui parfois
(à de rares exceptions)
Fait poème

Chi po dir com'egli arde  e'n picciol foco
Qui peut dire comme il brûle c'est d'un feu tout petit

LA LANGUE VERTE

Langue vivante
et vivifiante
Encore heureux
À corps perdu
Vers le vert
du vocabulaire

Verte la mer
Pour compenser
L’amère bile
De la vie triste

Ne t’en fais pas
Toi qui me lis
Petit nenfant
Suçant mes vers
Ou vieil enfant
Aux cheveux blancs

Mine de rien
La langue verte
Au sein des mots
C’est le bon lait
Des dictionnaires
Qui nous nourrit