
CI-DESSOUS

Je ne sais je ne sais
et pourtant c’est ma main
qui l’a tracée
ce dix mai
à « une heure » précisément
à l’horloge de ma chambre
en moins d’une minute
qui l’a tracée
au cœur de la nuit
comme dans un rêve
une main qui rêve et se lance
sans retenue
à la recherche d’une écriture
qu’elle a nommé
-faute de mieux-
HYPNOGRAPHIES
un mot maison
entré une nuit intime
nuit en moi nuit en dehors
je connais par cœur
cette ligne de Supervielle
qui m’émerveille
comme un bestiaire
dont chaque animal est un signe
qui représente une part de moi-même
de ce dictionnaire à part moi
que je m’efforce de fabriquer
j’ai relu hier les quatrains
ou les quintils
du Bestiaire
ou Cortège d’Orphée
d’Apollinaire
illustrés des bois de Dufy
mentalement puis en les chantant
sur mon piano
et maintenant c’est comme si
chacun de mes glyphes
composés cette nuit
était un œuf en chocolat
trouvé sous les étoiles
Trouvée sous les étoiles
une écriture de minuit
un cortège … un point frêle
qui bat vite et respire
Supervielle l’a écrit
la nuit tâte le corps
du poète des Martigues
qui sur son piano de nuit
nous chante le bestiaire
le cortège d’Orphée
de Guillaume et Dufy
son pouvoir insigne
la noblesse de la ligne
et moi l’en remercie
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Nous avançons nous avançons
Toujours en joie de tenter le diable
D’aller sonner la trompette
du boute-selle
D’Essais en Essais
Poulpe « Jetant son encre avec les cieux »
« Ce monstre inhumain c’est moi-même »
« Incertitude Ô mes délices
Comme s’en vont les écrevisses
À reculons À reculons »
citations du Bestiaire d’Appo
Non Linéaire
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