

Toulouse-Lautrec (1895)
COURS VITE ET VA LOIN
Une voix intérieure me fait vibrer les lèvres
Je ne sais quelle muse obscure de la nuit
M’emporte au royaume où les morts et vivants
Croisent leurs expériences
Je vois les acrobates préparant leurs prouesses
Sur la boule lovant leur corps de serpent
Je vois Cha-U-Kao cette clownesse peinte
Par l’artiste nabot génie de la palette
Je fais du Grand Palais un bazar où l’on peint
La vie des grandes filles les secrets de famille
À minuit sonnerie mes rimes s’assonancent
Ma cavalière rit effeuillant la mémoire
Ses dents sont rouge sang Cours vite et va loin
Ici tout n’est que cendres