S’il est impossible de voir un kangourou tourner un moulin à café, il est encore possible de lire la chanson du jardinier fou, imaginée par Lewis Carroll et traduite de l’angliche.
S’il est impossibled’entendre la voix de Montaigne enregistrée sur bande magnétique, il est encore possible de le lire comme s’il parlait au papier.
S’il est impossible de sauver la planète bleue, il est encore possible de la peindre en vert.
S’il est impossible d’assister à son enterrement, il est encore possible d’en faire une répétition en invitant la fanfare des Quatr’z’arts.
S’il est impossible d’ouvrir la lame du couteau auquel il manque le manche, il est encore possible chaque dimanche d’offrir des roses blanches à sa jolie maman.
S’il est impossible que mes morts hâblent, il est encore possible, en utilisant une rime équivoquée, d’écrire cet aphorisme mémorable.
S’il est impossible de coucher son malheur sur un cahier d’écolier, il est encore possible de se coucher bonne heure à la Recherche du temps perdu.