IMAGINATIONS 2

NE PAS LAISSER MOURIR LE FEU DE L’HUMANITÉ Revisitez Revisitons Aux fruits de la passion de Pennacchioni connu sous le nom de plume de Daniel Pennac La vie vécue à posteriori Une liste de mariage ouverte chez Tati À tati à tâtons Refaisons le monde des Voyants à la Rimbaud et des Voyantes à la Thérèse ma sœur qui tire la bonne aventure dans une minuscule caravane tchèque en diffusant Caravan de Duke Ellington au piano Juan Tizol un coauteur au trombone Coutie Williams à la trompette suraiguë comme s’il avait le feu au cul Et Johnny Hodges le plus sensuel des saxophonistes soprano surnommé allez savoir pourquoi The rabbit : qui suis-je dans le Monde ? Ah ! c’est le grand puzzle ! confiait à la petite Alice Liddell le mathématicien poète Charles Litwidge Dodgson alias Lewis Caroll À tati à tâtons On s’est perdu comme toujours dans ce genre d’histoire sans fin pour nous guérir un peu de la guerre en Ukraine de la ballade des jeunes hommes pendus en Iran et des vieux chinois qui meurent aujourd’hui comme des mouches de l’ex-covid zéro transmis naguère par les pangolins du marché de Wuhan On s’est perdu comme toujours dans une crise d’imagination proche de l’épilepsie et de cette sublime supplique dite dans la langue de Malaucène : ils s’étaient senti la mission de ne pas laisser mourir de feu l’humanité…

CONSIDÉRATIONS INACTUELLES

Il pleut J’écoute Chopin C’est dimanche

Il se peut que quelqu’un jadis ait écrit cette ligne

Et d’ailleurs c’est sûr puisque je la lis

Il ne pleut pas J’écoute mes acouphènes C’est la nuit de lundi à mardi

Le même qui la première ligne écrivit  me racontait (puisque je l’ai bien connu) qu’il avait sué du sang (sic) pour apprendre à lire

Et pour cause il venait d’une ferme où l’on ne parlait qu’occitan

C’est bête à dire mais l’école de la République lui interdit de parler et d’écrire sa langue première puisque c’était  » pas toi »

Mais j’oublie  ces considérations inactuelles et j’essaie de jouir de la vie de chaque jour dans la fête comme dans la défaite

À cor et à cri

Il pleut des cordes d’eau

Donnons-nous la main

(pour lire cet haïku)

A NOIR

Écrire ainsi c’est complètement inactuel Mais ça m’amuse C’est un tour de passe-passe A noir écrit à blanc Sous la dictée du dedans Si je m’appelais Victor Hugo J’aimerais de cette lettre blanche le bruit charmant Un bruit d’esprit qui s’évapore Comme un poème finit Quand vient l’aurore

INVOCATION DES MUSES

Cette passante éphémère dont on rêve d’emboiter le pas

Cette vierge comme page qui va se vêtir d’un palimpseste amoureux

Cette brodeuse qui écrit des noms au fil rouge dans les marges de draps linceuls

Cette lectrice que l’on voit souvent lever les yeux entre deux vers des fleurs du mal

Cette  collectionneuse de listes où les  pensées se succèdent

Sans se confondre sans s’accorder sans s’assortir

En bordure et lisière de la grande forêt où passent des Symboles

et des Hypnographies

METTONS QUE JE N’AI RIEN DIT

Lisant et écrivant je relie inévitablement

Je relie Proust et Borges Montaigne et Genette

Genette de la famille des viverridés

Et Gérard qui après avoir fait Figures I Figures II Figures III Figures IV

Plongea ses mains d’écriture dans le sac du bardabrac

D’où il retira classé par désordre alphabétique

Idées bonnes et mauvaises citations apocryphes

Apartés boutades souvenances enfantines

Lisant et relisant je me relie allègrement

À ces bougres de chercheurs indignes

Dont la formule insigne est :

Mettons que je n’ai rien dit