LE GÉANT DE NOS LETTRES

Je lis des vers d’Hugo le géant de nos Lettres

Qui se montre surtout dans tout ce qui le cache

Criant Hé le géant ! Hé l’homme de l’abîme !

Je lis ce cher Victor qui va de cime en cime

Un vautour qui me dit : Petit, les choses,  sache,

Avec leurs dieux,  ont des monstres pour ancêtres !

Tournés vers l’intérieur comme vers le lointain

Nos vers ont l’ambition d’être lus, entendus,

Avec l’œil et la feuille, sans sanglots superflus,

Entends d’Orphée la lyre qui rythme tes actions !

Entends écoute apprends pense ou sois imbécile

Veille ou dors Viens ou fuis Nie ou crois Prends ou laisse

Montre-toi cache toi Va t’en demeure Oscille

La liste est infinie des verbes qui t’oppressent

Et libèrent la part de folie sous sagesse

Sur l’épaule d’Hugo le géant  de nos Lettres

POÈMES DE COVID EN RÉA POÉTIQUE





SILLONS TRISYLLABIQUES

année 2020

dite des devins

indication :

lire des yeux puis de la voix

ces textes écrits en trisyllabes

le lecteur idéal laisse le texte capter

tout son présent     

n’oubliez pas les diérèses.





Janvier

PAROLES SANS ROMANCES TRACÉES À LA POINTE FINE

il ne sert  à rien  d’expliquer  Dorio  dans le texte  Dorio  a’xist’pas  mais il trace  des sillons  en passant une araire  pointe fine  va et vient  de paroles  sans romances  il ne sert  à rien  sur la page  des fragments qui se perdent  roue errante  d’une main  du tressage  sans dressage la sibylle  peut bien rire les idylles  et rondeaux  s’en aller  je persiste  et je signe





Février

SOLITAIRES SOLIDAIRES DES RAISONS ET DES RIMES

février  découpé  en vingt neuf  vers sans rimes  à jets d’encre  sur la page  puis clavier  pour l’écran février  cette année  apporta corona  un virus  une grippe  pas d’Espagne  mais de Chine  tchin tchin tchin qu’opposer  à la mort  si ce n’est  la richesse  d’exister  avec et pour  nos semblables  solitaires  solidaires des raisons  et des rimes chuchotées





Mars

POÈMES DE COVID EN RÉA POÉTIQUE

tout oublier phrases cul par-dessus gentillesse tout ouvrir à ton bic laissé seul sur la page mon hôtesse tout futur enjambant passerelle au-dessus de l’abîme tout connaître du regard des mourant.e.s à la douane du grand soir tout écrire en réa poétique des poèmes de covid des patient.e.s aimables qui sourient avant de trépasser tout ainsi qui passa