ALICE A DEUX COUSINES GERMAINES

ALICE A DEUX COUSINES GERMAINES Elles sont venues toutes les deux à cinq minutes d’intervalle ce 28 février, alors que, comme par un fait exprès, son cousin Mathis  venait de faire ses sept ans -Les jumelles, c’est pour voir plus loin, a dit Grand-Père Jiji en accordant son ukulélé. La première qui a montré sa tête étoilée se nomme Jade, comme la roche métamorphique verte présente dans certains schistes et serpentines. La seconde Ambre, jaune et dorée, est venue au monde par les pieds. Olé ! a dit Alice, maintenant que Maman Nono vous a délivrées, on va sortir la tête haute de ce maudit terrier. Voulez-vous, ne voulez-vous pas, voulez-vous, ne voulez-vous pas, voulez-vous entrer dans la danse ? Bien sûr ont dit les petites nouvelles-nées. Et les voilà sorties d’affaire et faisant la ronde au grand air, guidées par le grand frère…et le Roi n’est pas son cousin !

LE FEU DE L’HUMANITÉ

NE PAS LAISSER MOURIR LE FEU DE L’HUMANITÉ Revisitez Revisitons Aux fruits de la passion de Pennacchioni connu sous le nom de plume de Daniel Pennac La vie vécue à posteriori Une liste de mariage ouverte chez Tati À tati à tâtons Refaisons le monde des Voyants à la Rimbaud et des Voyantes à la Thérèse ma sœur qui tire la bonne aventure dans une minuscule caravane tchèque en diffusant Caravan de Duke Ellington au piano Juan Tizol un coauteur au trombone Coutie Williams à la trompette suraiguë comme s’il avait le feu au cul Et Johnny Hodges le plus sensuel des saxophonistes soprano surnommé allez savoir pourquoi The rabbit : qui suis-je dans le Monde ? Ah ! c’est le grand puzzle ! confiait à la petite Alice Liddell le mathématicien poète Charles Litwidge Dodgson alias Lewis Caroll À tati à tâtons On s’est perdu comme toujours dans ce genre d’histoire sans fin pour nous guérir un peu de la guerre en Ukraine de la ballade des jeunes hommes pendus en Iran et des vieux chinois qui meurent aujourd’hui comme des mouches de l’ex-covid zéro transmis naguère par les pangolins du marché de Wuhan On s’est perdu comme toujours dans une crise d’imagination proche de l’épilepsie et de cette sublime supplique dite dans la langue de Malaucène : ils s’étaient senti la mission de ne pas laisser mourir de feu l’humanité…

RETOUR EN GRÂCE

RETOUR EN GRÂCE le mot retour fait 15 points au scrabble le Scrabble est un jeu de société et un jeu de lettres où l’objectif est de cumuler des ponts sur la base de tirages aléatoires de lettres il a été conçu par Alfred Mosher Butts (13 avril 1899-4 avril 1993) un architecte new yorkais voilà la traduction littérale de mosher en caractères chinois (voir la version manuscrite ci-dessus) Retour en grâce du stylo qui écrit tout seul sur la grande page de nuit dans un temps qui paraît continu mais qui qui est fait de sauts et de gambades  je ne sais ce que je vois en l’écrivant sans savoir toujours ce que j’écris ce que je crée j’ai fait un dessin à la craie sur un grand tableau de cuisine à côté duquel ma petite fille Alice qui aura 1 an dans 22 jours prend ses repas à pleines mains s’embarbouille et en rit de plus belle au 23 Perrers Road in London à London allons donc pêcher la crevette dit la chanson qui faisait sautiller la pétulante Pétula Sally Owen Clarck née le 15 novembre 1932 le but de cette page est de montrer que les faits en tant que tels contribuent à promouvoir leurres et illusions l’expérience de l’écriture sur le papier au format A4 horizontalement permet un resserrement de l’instant dans la mesure où étant donné que vu que puisque en parlant ainsi au papier ma main que Nature a fait devenir vieille reprend une certaine oisive jeunesse on était si jeune jeune jeune je revois andré dussolier qui a mon âge à un an près bondissant en 1985 dans trois hommes et un couffin confiant en cette vie faite de fêtes bien arrosées d’alcools de vins et d’une caille – la dernière- qui s’appelle Sophie pour se retrouver le lendemain aux aurores dans l’avion pour Tokyo tandis que ses deux potes cohabitant découvrent sur le palier de leur appart une petite fille adorable qui ressemble à la mienne d’aujourd’hui et dont les pauvres diables ne savent que faire tous les bébés sont ingérables s’ils ne sont pas attendus comme le ou la messie s’ils ne sont pas nés en fête en fièvre d’amour qui demeure en moi toujours et ne s’alente disait Ronsard dans son ode à Cupidon

13 janvier 2023 retour au bercail dans ma maison des Martigues donnant sur la mer et la mère elle est toujours là

ALICE HORS DU TEMPS

Faut être louf pour lire Alice à cent sept ans dit Père Noël à Mère l’Oie en sortant de la mare; ils boivent les paroles traduites de l’anglich et trinquent à Confusion dans un fracas de verre. Grandir, rapetisser c’est ce qui arrive aux v/d/ieux, en suçant des gâteaux trempés dans de l’eau de vie. Ils lisent le passage où Chenille bleue suçant le narguilé questionne notre héroïne : – Mais toi qui tu es ? – Je je ne sais plus très bien dit Alice. Jé J’étais une petite fille quand je me suis levé ce matin, mais, Mai Paris Mai, depuis j’ai subi tant de transfoformations que je je m’y perds. – Voyons, dit Chenille bleue, pour que tu puisses rassembler tes Esprits, récite-moi « Vous êtes vieux Père William ». Alice soudain inspirée anticipe une chanson française des années Caussimon-Ferré : « Monsieur William vous manquez de tenue Qu’alliez-vous faire dans la V° av’nue ? » Cette histoire continue à n’avoir ni queue ni tête disent les vieux loufs, et leur sourire reste en suspens un bout de temps entre deux pages de papier thé. -Voilà ce qui se passe quand on s’nourrit de mélasse dit la belle Métisse à Alice. Père Noël et Mère l’Oie tirent leur dernier trait. Ils sont assis en haut du pré où tintent les clochettes des enfants buissonniers.  On entend une voix qui court comme le furet et chante Ô mio tesoro  il est tard beaucoup trop tard Il fallait s’arrêter à sept ans de te raconter des histoires !- Pas du tout d’accord dit Alice qui pioche un valet de cœur avant de se glisser toute nue dans le lit de la Reine. – Et maintenant parlez-moi du Danemark dit-elle. Mais ceci est une autre paire de manches et le spectre de Lewis refuse cette version : To be or not to be ce n’est pas la question. Alice hors du temps traverse le non-sens des énigmes sans réponses et écrit sur la page de garde de son dernier roman : À mon cher Papa Chéri Chou,  Je ne crois pas que les histoires soient jamais achevées.

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UN TEXTE À REMBOBINER

Pâle lune du matin semblable à une méduse Je note limage sur mon carnet avant de me rendormir La nuit fut voyageuse en des mondes dOdyssées Les pérégrinations dUlysse Les merveilleuses découvertes dAlice Le mythe du chemin des Indiens morts recueilli par Compère Perrin 1  

Avant de massoupir jai eu le temps de raviver les braises dun feu de branches soutenu par quelques souches de mon olivier qui na pas résisté à la sécheresse de lété Jai revu ce faisant le foyer de la forge où le maître des lieux (« le faouré ») préparait les fers rouges puis blancs, afin den chausser les bœufs tenus par des sangles au « Travail » Ça sentait la corne brûlée, non la corne de brume doù émerge mon radeau de survie de limagination poétique : épilobe, oxalide, phalaris, trois mots rares épinglés pour les écrire à lencre de Chine sur un papier bible, fin comme le papier cigarette que jachetais naguère en demandant au buraliste : un Job sil-vous-plaît.

Il était pauvre comme Job, elle a remis sa rob Cest lévocation de ce pauvre vieux assassiné dans la chanson du père Brassens parce quil navait pas un sou vaillant à donner « à une de vingt ans » dont il avait demandé les faveurs Assassiné Assassinat Ah ! Ça ira ça ira ça ira dit la Carmagnole, une femme qui haïssait Madame Véto Les neuf muses, seins nus, chantaient la Carmagnole Un retour de printenps pour une Révolution commencée dans la Joie terminée dans le Sang des têtes tranchées

Mon texte lui aussi est en train de perdre sa tête filant son mauvais coton Un bon prétexte pour le boucler mais sans se défiler Il tappartient lecteur de réenrouler la bobine

COMPÈRE PERRIN : COMPADRE  

Avoir pour ami un « ethnologue, directeur de recherche au CNRS, enseignant à l’EHESS, dont les travaux portaient sur la mythologie, le symbolisme et le chamanisme (entre autres) » et qui m’envoya, sitôt sortis, tous ses livres, m’a permis de lire une abondante littérature spécialisée. Il est vrai, qu’au début il lui arrivait de me dire les indiens nous pardonneront, phrase à méditer, mais qui, en l’occurrence, rappelait les liens personnels que nous avions tissés, « sur le terrain », allant tous les deux au printemps 1971, à la rencontre de nos premiers « sauvages », les indiens « Panarés » vivant principalement dans l’état Bolivar du Venezuela. Ils nous avaient accueillis alors que, en train de danser et chanter, ils pratiquaient le rituel de la récolte de la canne à sucre. 

Cette nuit, je consulte son « dictionnaire comparé de Sciences Humaines » (écrit à quatre mains), qui au fil des pages me donne l’étrange sensation d’être à mon tour ce sauvage « acculturé ». Mais, enfin, découvrant l’article « Compadrazgo », ce rituel fréquent en Amérique du Sud, me ramène à nos relations personnelles, puisque nous devînmes « Compères » quand il eut le bon heur de me demander d’être le « parrain » d’une de ses filles. 

Michel Perrin (1941-2015) : Le chemin des indiens morts, Les praticiens du rêve, Le chamanisme, Tableaux Kuna, Voir les yeux fermés, Visions Huichol.

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