J’écris seul en silence sur l'oreiller
en mesurant la chance de ne pas écrire « dos au mur »
comme ce qui advint à l’admirable André Chénier
guillotiné le 7 Thermidor de l’an II
à l’âge de 31 ans :
comme un dernier rayon
comme un dernier zéphyre
au pied de l’échafaud
j’essaie encor ma lyre
J’écris seul en silence accompagné par les vers scabreux
d’un poète ignoré aujourd’hui :
Muses vous présidiez au viol imaginaire
Des belles passantes
Qui nous coupent le cœur
Et du même, dans un autre registre :
Exaltant le présent, ces mots disent aussi son anéantissement.
L’instant passionnément désiré disparaît aussitôt qu’existant.
Telle est la tragédie de l’hédoniste.
J’écris reproduisant ces bons mots qui me réjouissent :
-Seuls les idiots n’ont pas de doute.
-Vous en êtes sûr ?
-Certain !
J’écris pour me soigner des maux de la tribu.
J’écris face aux vents contraires
Donnant chaque jour sur mon blog
(depuis le 8 janvier 2006)
un petit texte nouveau
éclairé faiblement par une simple allumette :
tant que durent les allumettes
avec André Chénier (30 octobre 1762 Constantinople- 25 juillet 1794 Paris)
Gilbert Lély (1° juin 1904 Paris-4 juin 1985 Paris)
Courteline Georges (25 juin 1858 Tours-25 juin 1929 Paris)
Noter dans ses dates de naissance et de disparition le comique de répétition
Et pour les allumettes Antonio Tabucchi (24 septembre 1943 Vecchiano-25 mars 2012 Lisboa)
Martigues 24 avril 2024