L’Azur Lapis-lazuli Taches de vins bleus 1 L’azur sans nuit sans mort 2 L’azur et le vermeil L’azur et le hasard Venus sur cette feuille Éclairer l’or Des proses Les proses De l’école première Des lettres en bâton Les proses des petits poèmes Portés comme des sacs de farine Sur l’dos de Baudelaire Ses proses poétiques Dans la saveur Des choses Les choses Quelle affaire ! Les choses de la vie Le parti pris des choses 3 Les leçons qu’on nous donnait À l’école communale Sur la noix et la pomme La mouche ou la mousse des bois Des bois et des déboires Au parfum de tristesse Songeries dont aimait se martyriser Stéphane Mallarmé Stéphane Mallarmé L’esprit de l’escalier Le hasard et le coup de dés Crise de vers Exquise crise De cette littérature Dont Verlaine voulait Tordre le cou 1 Rimbaud 2 Hugo 3 Ponge
Archives de l’étiquette : prose
DIALOGUER en prosant ces quelques vers
Le problème aujourd’hui est de conserver suffisamment de facteurs de l’hémisphère gauche pour permettre un dialogue équilibré entre les deux formes d’intelligence. Il est d’ores et déjà évident que les valeurs qui s’incarnent dans les grandes réalisations de l’ère Gutemberg, ne survivront pas sans que soient posés quelques garde-fous contre le développement effréné des technologies de l’électronique.
Mc Luhan
DIALOGUER
Dialoguer avec Dante en traversant le maquis du milieu de nos vies Dialoguer avec Ponge à l’entrée du petit bois de pin Dialoguer avec ses aiguilles dansant au vent léger Dialoguer en prosant ces quelques vers Dialoguer avec Ulysse entrant incognito à Ithaque Dialoguer avec Jean Jacques doux rêveur de ses promenades en solitaire Dialoguer avec Pessoa à la recherche du langage du desasosego– l’intranquillité Dialoguer avec la Môme Néant la marionnette chérie de Jean Tardieu Dialoguer avec le cyclope ivre de vin noir et de rire éternel Dialoguer avec son chien quand il ne reste rien Dialoguer avec Soi-même comme un autre Dialoguer avec sa partenaire actrice d’Onirocri (une tragi-comédie) Dialoguer avec le buraliste qui offre ses cigares en parlant de métaphysique Dialoguer avec le gardien de troupeaux et le banquier anarchiste Dialoguer avec la dernière indienne de la Terre de Feu Dialoguer avec la Sinfonia de Luciano Berio Dialoguer avec Socrate avalant sa ciguë Dialoguer avec Fol Erratique imaginé par François Rabelais Dialoguer avec Montaigne qui parle au papier Dialoguer avec les morts de la promesse de l’aube Dialoguer avec un tramway nommé Désir Dialoguer avec la face cachée de ce texte barboté, bredouillé, bricolé par ajouts successifs Dialoguer en pratiquant cet art modeste où l’on essaie un mot puis l’autre jusqu’au bout de la ligne Dialoguer avec cet homme d’argile ou cette femme qui orne ses poteries de barbotine Dialoguer dialogisme : la vérité naît entre les hommes qui la cherchent ensemble dans le processus de leur communication dialogique. Mikhaïl Baktine
UNE PROSE SUR LE DÉPART
Pas un jour sans poème que je poste la nuit
Mais cette fois c’est une prose sur le départ.
C’est une prose sur le départ et son enfant hésite,
il voudrait bien la remplacer par un saxophone
ou par un coup de théâtre, comme au cinéma.
C’est une prose sur les marges d’un exemplaire abandonné
aux flots des Voix-Autres, à contre-courant des livres primés.
C’est une prose de l’U topie, de l’A topos, du papillon
qui rêve sur les fleurs de l’amandier, de la Voie
qui ne doit pas se dire sous peine de disparition.
C’est une prose de chenapan, de mots taillés dans les haillons
d’argent et sotz folha d’albespi :« sous le feuillage de l’aubépine. »
C’est une prose à petits pas, à petits feux, d’un amoureux
sur le papier et dans la voix de l’aurore.
C’est une prose de lèvres rouges et du sang des innocents,
d’une femme brûlée par les rayons d’la mort.
C’est une prose inachevée qui passe et qui prend feu
après beaucoup d’années de miscellanées…
LE SPLEEN DE PARIS

Je relis le Spleen de Paris
De l’énigmatique étranger
Apatride et sans amis
Haïssant l’or comme nous Dieu
Mais comme il aime les nuages
qui passent…tout est pardonné.
La neurasthénie et le spleen
Se sont évanouis depuis
Du moins leurs mots mais par leurs maux.
(Un vers je l’avoue trop facile)
Le poète avait sa fierté
Son orgueil face à la Nature
« Enchanteresse et sans pitié »
Ses fleurs du mal étant flétries
Il se lança dans cette prose
Ivre de sens renouvelés
Relisez le spleen de Paris
Ses invitations au voyage
Offert à la sœur d’élection
Ses tulipes noires et ses dahlias bleus !
UNE PROSE ENDIMANCHÉE
J’ai tourné et retourné sept fois la langue dans mon songe, tant et tant que je l’ai effacé. Et je suis là dans mon lit de réveil, la tête vide, sans images, après ce premier somme.
Dans un quart d’heure samedi va basculer vers ce jour où enfants on nous endimanchait.
Lors, il était interdit de marcher dans le ru, de bleuir ses doigts à la haie de mûres, de jouer au béret dans la fange du pré.
Comme souvent, mais à condition que l’on ait son cahier de nuit prêt à accueillir l’encre d’une plume, le vide créé dans ma caboche m’a permis, après un long temps de quasi hébétude, de faire émerger ses images d’un paradis enfantin que l’on croyait perdues.
Ma prose maintenant est passée, je peux refermer le cahier.
passage du 19 au 20/12/2020
Un ajout Moi et Soi
Cette histoire de soi qui s’écarte de moi, ce n’est pas que dans les livres. Je me réveille d’un court somme, (le premier de la nuit), avec la sensation d’une conscience paradoxale : je ne sais plus l’espace d’une seconde, où j’habite, quel jour on est, quelle est mon identité…Ça pourrait semer le doute, ça me donne l’énergie venue de ce courant mystérieux « antérieur à la connaissance ».