sept septembre
-elle est retrouvée -quoi ? – l’éternité
c’est la mer allée
avec le soleil
Rimbaud
toujours du même poste
assis sur un tapis d’aiguilles de pin
en surplomb de la mer
donnant sur la passe
avec en vigie le Fort de Bouc
toujours dans cet exercice de tentative
d’oubli du « je »
je vois pourtant pour la première fois
le bateau des marins-pompiers
faire une manœuvre au large
envoyant un jet irisé par le soleil
en allé dans mare nostrum
l’éternité selon Rimbaud
et Bébel alias Pierrot le Fou
dont le dernier bâton de dynamite
vient d’exploser son crâne
fip jazz
Michel Godard
Princess Song
un bateau quitte son quai de chargement suivi par un petit remorqueur qui le guide pour franchir la passe et gagner la mer
très lentement si lentement qu’on dirait qu’il est arrêté
je l’observe à tribord puis de dos puis à bâbord puisqu’il s’apprête à virer à l’est vers Phocée
j’aperçois alors un second remorqueur qui est devant lui
le navire passe maintenant devant le fort de Bouc qui résista en 1536 à l’attaque du condottiere, amiral de Gênes, Andréa Doria
Dorio, Doria, on ne se refait pas
voilà, la manœuvre est terminée le chimiquier qui a lâché ses deux petits guides remorqueurs qui rentrent de concert au port leur tâche terminée, actionne sa sirène