EN ENTRANT À L’ÉCOLE





Pour les enfants et pour les raffinés

La pluie fait du goutte goutte

Fenêtre ouverte je l’écoute

Il pleut ces lignes sur mon papier

Sur le cahier des écoliers

Il pleut il pleut bergère

Il pleut rue de la Bergeronnette

C’est la pluie petit patapon

La bonne petite pluie

La pluie pour les poètes

La pluie pour les enfants

Qui reprennent le chemin de l’école

La pluie fait du goutte à goutte

Elle tombe infinie

Je referme la fenêtre

Mon poème est fini

Martigues 2 septembre 2024

9 rue de la Bergeronnette

Jean Jacques Dorio

Pour Mathis

Mon petit-fils

LA PLUIE FAIT DU GOUTTE À GOUTTE


La pluie fait du goutte à goutte
Fenêtre ouverte je l’écoute
Il pleut ces lignes sur mon papier
Il pleut il pleut bergère
Il pleut 9 rue de la Bergeronnette
C’est la pluie petit patapon
La bonne petite pluie
La pluie pour les poètes
La pluie pour les Lapons
La pluie fait du goutte à goutte
Elle tombe infinie
Je referme la fenêtre
Mon poème est fini


Martigues dimanche 28 avril 2024
Jean Jacques Dorio 9 rue de la Bergeronnette


ON VA BIEN VOIR : les mots dignes d’extasiement 13/16

on va bien voir
la bergeronnette jaune
suivant les labours
becquetant les vers 
et les vermisseaux

on va voir
le langage arraché
quand il est chiendent
qu’il étouffe
les mots rares
dignes d’extasiement


on va voir
s’échapper les heures heureuses
sans regrets

26/09/2023 02 :01



IL PLEUT


Il pleut tout à petit patapon PROUST

Il pleut c’est pas la faute à moi BREL

Il pleut
Il pleut 
Il pleut
Il pleut
Il pleut
Il pleut
C’est le clinamen de Queneau Que d’eau !

Il a plu toute la journée « sans discontinuer » 
m’a téléphoné ma petite mère

					Il pleut ces lignes sur mon papier

Il pleut sur Nantes BARBARA

La pluie fait des claquettes NOUGARO

Il pleut à verse rue de la Bergeronnette
Sur mon piano mouillé
Je chante à tue-tête
Il pleut il pleut bergère









BERGERONNETTES ET BOUSTROPHÉDONS

La poésie n’est pas la vérité : elle est résurrection des présences, histoire transfigurée en vérité du temps sans date.
Yvon Belaval (1908-1988)

Dans ma rue
entre le sept et le onze
une bergeronnette
fait interminablement
son numéro

Elle suit la charrue
de mon père
qui tranche la terre
de Boulbène
comme du bon pain

Elle est jaune
mon amour
et tu le sais
il n’y a que moi
qui voit la petite fée
suivre le sillon
et se retourner

Exactement
Comme ces vers
Que l’on appelle
Boustrophédons
Exactement
Comme ce chant perdu
Du bouvier
Qui plante dans mon cœur
Son aiguillon




nb Roland Barthes m’autorise à appeler les éléments rapportés dans ce ce poème des "biographèmes »