BRAISES ET CENDRES





Poésie tourmentée repose aussi…

Long temps après

à la relecture

Braises sont devenues cendres





C’est un peu –comment dire ?-

Comme si l’on recevait une réponse

de nos lettres à nos morts

À force d’insister

l’une d’entre elles

-oui il s’agit d’une morte-

nous a adressé un courrier

que nous lisons mot à mot

sur nos lèvres





Ce sont trois minutes d’étrangeté

Qui semblent durer une éternité

Mais voilà à la fin

des murmures et balbutiements

Il ne reste rien





Seulement ce lit de braises

Devenues cendres





12/02/2021

hypnographies (calligraphies tracées comme en hypnose)
braises et cendres

SALUT L’ARTISTE !

« Marine le matin » Guy Toubon monotype acrylique (11,5×14 cm)




À Guy Toubon





Je lis, au dos d’un carton, « monotype » original, dont m’a fait don mon ami T, « Salut l’artiste ! » (sic),

mais je ne sais pas, à vrai dire, à quelle part du « moi », ce « salut » est adressé.

« Al otro, a Borges », me souffle malicieusement le maître incontesté (formule un peu creuse, non ?), du dédoublement.

Je me hasarde alors, imitant l’auteur de Ficciones, d’écrire que de cet autre (Dorio, en l’occurrence), j’ai des nouvelles par courrier postal (rarement, mais toujours tout de même) et par courrier électronique, « le courriel » de nos amis québécois, quotidiennement.

« Salut l’Artiste », c’est tout un poème, un jeu avec le « je », qui persévère, dans une fugue, en contrepoint, d’un « moi » massif et quelque peu ridicule, passé à la moulinette de métaphores qui ne sont dans aucun dictionnaire.

Je ne sais pas, pour terminer par une note borgésienne, lequel des deux, de « moi-même » ou de l’Artiste, a écrit ce feuillet d’un hiver où les vrais « artistes », pour cause de maladie contagieuse, n’ont plus voix au chapitre.





16/01/2021