Nul fanal Ni conseils Ni rage d’écriture Un petit feu d’ardoise Maintenu mot à mot La craie de l’écolier Le stylo noir qui grince La source d’un autre âge Le rossignol des pièces Sur cette scène autre Où l’on tend la toile D’être et de n’être pas

Jean Jacques Dorio Un poème inédit par jour
Nul fanal Ni conseils Ni rage d’écriture Un petit feu d’ardoise Maintenu mot à mot La craie de l’écolier Le stylo noir qui grince La source d’un autre âge Le rossignol des pièces Sur cette scène autre Où l’on tend la toile D’être et de n’être pas
Tu grignotes dans la nuit ce biscuit inactuel que l’on appelle encor – semble-t-il ? – un poème Avec la craie qui le traça sur le tableau noir de l’enfance Avec le stylo feutre fin qui enjambe les ponts et les refrains présents Avec tes doigts de vieux copiste aimant les lettres illuminées Ensuite c’est la grande inconnue Dans les pas d’une voix Qui n’y voit que du bleu Salle des poèmes perdus
30 hypnographies sur fond bleu (scannées le 26 septembre 2022 à 01:38)
En lisant, en écrivant Julien Gracq
Comment lire et témoigner si ce n'est de sa propre présence, de l'instant que l'on oppose à ce livre esseulé, muet, qu'il faudra faire parler. Jean-Marie Corbusier Témoigner Le Journal des Poètes (dernière livraison)
Le crissement de la craie et la petite éponge pour effacer les résultats sur cette ardoise qui, dans une autre configuration, devient cette page reverdyenne, sur laquelle chaque élève de la classe de poésie écrit un poème Fleuve des souvenirs et des figures littéraires Des écoliers en blouses grises ou roses pour les jeunes filles en fleurs Tout un programme d'écriture en construction Où passent les fantômes de la poésie toujours vive, Francis Ponge, Pierre Reverdy, et Marcel Proust, poète de la prose Je parle d'une voix empruntée à cette communauté Qui me relie à ce qu'il y a de meilleur en moi, le soi-même comme un autre, lecteur reprenant ses lectures effervescentes... en les écrivant et les récrivant, sans compter et sans cesse
La Nuit blanche c’est comme une poussière qui achève bien les stylos
La Nuit blanche c’est comme un visage en deuil de noir et de blanc
La Nuit blanche c’est le petit veau étoilé qui perce la poche sanglante de sa mère
La Nuit blanche c’est l’énergie qui oscille entre brillance et matité
La Nuit blanche c’est le révolver d’acacia
La Nuit blanche c’est le bonheur du silence tiré à quatre épingles
La Nuit blanche c’est l’œuf cosmique qui sort de la lagune de Tenochtitlán
La Nuit blanche c’est le lin et le lien de tous les travailleurs de la vingt-cinquième heure
La Nuit blanche se promène sur le dos des yacks noirs
La Nuit blanche jette son voile et ses graviers volcaniques
La Nuit blanche c’est le sel et le lait et l’hésitation du stylo sur la page de craie et de cendres
dorio 30/08/2020
Pardonnez-moi de ne plus connaître l’ancien jeu des vers
Apollinaire
J’oublie le jeu subtil des vers
Les saisons de l’amour et leurs flammes
Les yeux clos de l’hydre univers
Le paysage fleuri de l’âme
J’oublie les êtres que l’on crée
Simplement avec une plume
Ou sur l’ardoise d’un doigt de craie
Enfant des barres et clairs de lune
J’oublie ma petite science
Lignes réglées sur le papier
Panier d’osier qui se balance
Au gré des fruits du citronnier
J’oublie ainsi ici ailleurs
Dans le jardin décapité
Où tu ne viens plus me tendre
Tes lèvres matinales
Toi que je ne veux oublier