QUE TU LE VEUILLES OU PAS

Que tu le veuilles ou pas
On peut te dire que tu es libre
d’écrire autour de minuit
Que quelqu’un veut
te chasser du temps

Tu es seul dans un hôpital
On va t’opérer demain
De qui sait quoi

Tu cherches dans le noir
Une image pour te consoler

C'est une avocette
Que tu as suivie à la jumelle
Dans les marais salants
de Fos sur Mer

C’était hier
Il y a longtemps
Ou peut-être
Demain

CANTATE DE NOËL ET SAINTE VICTOIRE TRANSFIGURÉES

MATIN DE NOËL dimanche 25 décembre 2022 Je « promène » sur les hauteurs du plateau de Castillon, ville de Port de Bouc, surplombant vers l’ouest le golfe de Fos sur Mer. Je m’arrête sous un pin d’Alep, en bordure d’une vieille vigne et grâce à la magie des écoutes en podcast et de mes oreilles devenues magiques (prothèses auditives qui permettent une « connectivité Bluetooth à mon smartphone » sic), je commence l’écoute de la cantate BWV 63, composée par le divin Bach et jouée à Leipzig, le jour de Noël 1723. Je me dis alors que ce que Jean Sébastien n’avait pas prévu, c’est qu’un quidam écouterait ainsi sa cantate écrite pour des paroissiens enthousiastes, 299 ans après sa création, seul, devant un paysage maritime et industriel, mêlant la forme d’une baie méditerranéenne, ses bateaux coloriés chargés de matières inflammables, ses usines à cheminées noires et ses grues dressées comme des girafes. Après le premier mouvement, Christen, ätzet diesen Tag, (Chrétiens, gravez ce jour), trompettes et timbales avec chœur flamboyant, je reprends la marche, contournant les vignes et remontant vers la direction opposée. Et là, soudain, à l’est au-delà de l’étang de Berre, c’est le choc que je m’empresse, la première émotion passée, de transcrire ainsi sur mon petit écran : ce dimanche de Noël 2022, autour de midi, j’ai vu la Sainte Victoire comme Cézanne ne l’a jamais représentée Un nuage blanc couvrait son flanc sud la faisant ressembler à une estampe du Mont Fuji.

https://www.google.com/search?q=BACH+CANTATE+BWV+63&rlz=1C1VDKB_frFR988FR988&oq=BACH+CANTATE+BWV+63&aqs=chrome..69i57.7706j0j15&sourceid=chrome&ie=UTF-8#fpstate=ive&vld=cid:56236d6b,vid:OeGHNWqa1ik

PREMIER BAIN DE MER

Fos sur Mer 24 juin 2020

BAIN DE MER





Premier bain de mer – l’été sans mer je meurs à petit feu –

Ici sur ma plage de 36 et de 68 je suis entouré d’enfants

qui rejouent le mythe des origines –la mer la mère toujours

recommencée – ils courent à la mer avec leurs petits seaux

ils passent le sable au crible de la grande illusion

ils n’arrêtent pas de bâtir et de débâtir leurs châteaux

en Espagne et surtout ils rient ils crient ils s’interpellent

ils portent l’eau de vie des poètes de sept ans et de soixante

dix-sept ans –disons- dans le plein soleil l’azur les bateaux

tout ce saint-frusquin que l’on vend dans les cartes postales

Mais ici chez moi sur ma page de sable et d’or ce ne sont

qu’émotions rêves et désirs que l’on dit au papier à la mer

qui nous vient du dedans comme un étourdissement passager





Fos sur Mer « la grande plage » 400m de sable

face aux navires porteurs d’essences noires

et de mythes secrets