LES LUMIÈRES DÉCLINENT ET LE CONCERT EST FINI

RIDEAU

Je n’ai jamais eu enfant de petit train mécanique

Je n’ai jamais récité le monologue d’Hamlet à Ophélie

Je n’ai jamais fait le beau invitant une princesse hippie

À entrer dans ma Mini Morris

Je ne me suis pas jeté dans la Seine 

après la Grande Désillusion de Mai 68

Mais je l’écris 

Pendant que le rideau de scène

Tombe lentement

« Les lumières déclinent Et le concert est fini »*

*Traduction d’Antonio Tabbucchi :

Le lucci si abbassano E il concerto è finito

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

POÉSIE FEINTE POÉSIE VRAIE









la véritable poésie est la plus feinte




La véritable poésie est la plus feinte

Feintes, mots changés en images de belettes

ou de chameaux, comme la forme des nuages,

Songe une nuit d’été le personnage de Hamlet.





Poésie au couteau sans manche et sans sa lame

Lame de fond changée en étoffe lamée

D’hyacinthe et d’or le monde s’endort

Hypotypose Ordre et Beauté là, mais.





Et que dit le silence entre deux quatrains

Quand on secoue avant la reprise

le kaléidoscope de nos figures ?





Tableau en trompe l’œil

Anamorphoses.

Tant va le vers vers sa métamorphose

Qu’à la fin il s’envole ou se brise.





Italiques Baudelaire