L’imagination n’est pas contrairement à l’étymologie, la faculté de former des images de la réalité. Elle est la faculté de former des images qui dépassent la réalité, qui chantent la réalité.
Gaston Bachelard
DE L’IMAGINATION
36
Vivre sans imaginer une vie autre c’est vivoter, mais l’imagination mise à toutes les sauces sans l’expérience de sa propre vie c’est une voie sans issue, c’est tirer de la poudre aux moineaux, prendre des lanternes pour des vessies, ne pas savoir à quel clou pendre sa lampe qui éclaire nos nuits. J’imagine qu’en disant tout cela je n’ai pas aidé mes dix-sept lecteurs qui ne sont pas tombés de la dernière pluie, même si passant entre les gouttes, ils ont tout loisir d’imaginer une suite et de l’écrire en vis-à-vis, noir sur blanc.
Rien n’était écrit
(travail en cours)
J’imagine Montaigne sur le cheval du temps à sauts et à gambades J’imagine Mallarmé remodelant sans cesse son pitre châtié J’imagine Tristan Corbière écrivant après chaque marée sur la plage des Amours jaunes J’imagine Tardieu monsieur Jean qui danse le tango avec la Môme Néant J’imagine mes amis Claude et Jacqueline l’une au jardin d’Alice poussant l’escarpolette du temps suspendu, l’autre faisant et défaisant sa cibiche de papier païs J’imagine les Images que la lecture d’un poème nous donne et qui nous touche en profondeur parce que nous aurions pu les créer être parlant et résonnant J’imagine sans fin tant que vivrai tant que vie vraie nous est permise en faits et dits en chansons en accords Et puis est-ce nous qui imaginons ou sommes-nous imaginés ?
L’imagination n’est pas contrairement à l’étymologie, la faculté de former des images de la réalité. Elle est la faculté de former des images qui dépassent la réalité, qui chantent la réalité.
Gaston Bachelard
1 Je m’imagine papillon butinant les fleurs magiques des Songes d’une nuit d’été
Je m’imagine sur le ring du Madison Square Garden encouragé par Nougaro qui me crie : Boxe boxe boxe Je m’imagine sur la scène de l’Olympia m’accompagnant à la guitare sèche en chantant Santiano ce fameux trois mâts fin comme un oiseau
Je m’imagine Balthazar au hasard du film de Bresson
Je m’imagine dormeur du val ma tête baignant dans le frais cresson bleu
Je m’imagine suspendu sur le trapèze de la vie mode d’emploi ne voulant plus en redescendre
Je m’imagine Gary Cooper chantant à Grâce Kelly Si toi aussi tu m’abandonnes
Je m’imagine dans la tour de Montaigne en train de faire des fagots de toutes ces pièces diverses
Je m’imagine sur le ring du Madison Square Garden encouragé parNougaro qui me crie : Boxe boxe boxe Je m’imagine sur la scène de l’Olympia m’accompagnant à la guitare sèche en chantant Santiano ce fameux trois mâts fin comme un oiseau Je m’imagine papillon butinant les fleurs magiques des Songes d’une nuit d’été Je m’imagine Balthazar au hasard du film de Bresson Je m’imagine dormeur du val ma tête baignant dans le frais cresson bleu Je m’imagine suspendu sur le trapèze de la vie mode d’emploi ne voulant plus en descendre Je m’imagine Gary Cooper chantant à Grâce Kelly Si toi aussi tu m’abandonnes Qu’est-ce que l’imagination ? Attendez c’est pas fini…