J’AI TOUJOURS FUI LES GENS AUX HUMEURS NOIRES


J’ai toujours fui les gens aux humeurs noires
Chagrins, fâcheux, mélancoliques, hagards,
Grincheux, dépités, présomptueux lézards
Qui se dorent au soleil de leurs désespoirs

Pour toi, Amour, sonnets rondeaux, ballades,
J’ai écrit j’ai chanté comme un malade
Qui fait la nique aux maladies de l’âme
Pour tes yeux lumineux, tes cheveux d’or, le rubis de ta bouche,
Pour la beauté lunaire de ton front argentin

J’ai écrit retiré du fond de la nuit brune
Lisant et écrivant sonnets des plus anciens
Changeant vers de l’Enfer en poèmes bon teint
Épouvantables idées en chants spirituels
Je te donne en fin ce vers inactuel




A NOIR écrit à blanc

écrit ainsi
blanc sur noir
et puis repris(é)
sur le clavier




écrire ainsi

c’est

complètement inactuel





mais

ça m’amuse

c’est un tour

de passe-passe





A noir

et pourtant

écrit à blanc





sous

la dictée

du dedans





Si je m’appelais Victor Hugo

j’aimerais

de cette lettre blanche

le bruit charmant





un bruit d’esprit

qui s’évapore





comme un poème finit

 quand vient l’aurore





25/01/2020
01h09