des lignes manquent
tu ne sais plus lesquelles
tu as perdu leurs mots
les simples vocables
et leurs précieux sésames
ceux qu’aucun sms
n’affiche
des lignes manquent
si on te demande pourquoi
tu donneras le change
la pluie sur les feuillets
les phrases écrites par un mauvais crayon
sur du papier cigarette
des lignes manquent
emportées par les serres
d’un éditeur rapace
rayées d’un trait de plume
dans une crise de vers*
*Mallarmé
des lignes manquent
la liste est longue :
leçons de choses
pisses de chats
poèmes écrits à reculons
entre deux sonnets
deux canons
des lignes manquent
des eaux dormantes
des fils de trames
des drames oubliés
des lignes manquent
des noms de dédicataires
effacés sur leurs tombes
au cimetière
des lignes manquent
les plus belles assurément
de ce poème finissant
ces mots de rien
d’un ruminant
*
lignes de forces...et de faiblesses...
ruminations d'un questionnement...
il faudrait qu'un.e autre poursuive et développe...
tout ça...
Tag Archives: lignes
TU COUCHES CES LIGNES AVEC UN STYLO NOIR
tu couches ces lignes
avec un stylo noir
que tu perds souvent
dans ta couche
tu couches tes songes
en marge à l’écart
le corps absent
multiplié
tu couches cette écriture
d’herbe et de sel
et toujours sans ratures
tu couches ton souffle
en lisant le lissant
au rythme et aux images
de tes lectures de hasard
tu couches le rire
du fils de ta fille
au zoo de la Barben
tu couches l’iguane
de ton autre fille
en balade à Basse Terre
tu couches ton ciel troué
où tu épingles ces vers d’Hugo
que tu as mis en musique
muets tous deux nous contemplâmes
le ciel où s’éteignait le jour
que se passait-il dans nos âmes
amour amour
piano Léo Cotten

Amour Amour

à commander
à JJ Dorio
9 rue de la Bergeronnette
13500 Martigues
pour 15 euros
Cher Jean-Jacques
Heureux d’avoir de tes nouvelles, heureux d’écouter tes chansons pleines
d’entrain, heureux d’écouter des chansons que l’on comprend, celle d’une
même langue, d’un même terroir. Tu rends au quotidien son espoir par de
la gaieté, de la bonne humeur et aussi par de la fraîcheur. » faire
sonner… la flûte invisible », revenir à la force du présent, à
« l’aurore empourprée » reprendre possession de soi loin des défaites
annoncées du futur, même « avec des chants brefs soutenus par des si »
donne la mesure de nos actions et de nos attentes. « Dansez les petites
files » dans la précarité et la légèreté du sable, d’une plume blanche,
tout cela sera vite effacé, mais espoir : nous pourrons recommencer.
J’ai toujours aussi aimé tes mélodies, leur harmonie, leur vivacité, cet
espace sonore qui nous livre une parcelle de bonheur.
Amitiés vives.
Jean-Marie
DES LIGNES MANQUENT
des lignes manquent
tu ne sais plus lesquelles
tu as perdu leurs mots
les simples vocables
et leurs précieux sésames
ceux qu’aucun sms
n'est en capacité
d'afficher
des lignes manquent
si on te demande pourquoi
tu donneras le change
tu prétexteras la pluie sur les feuillets
les phrases écrites par un mauvais crayon
sur du papier cigarette
des lignes manquent
emportées par les serres
d’un oiseau de mauvais augure
rayées d’un trait de plume
dans une crise de vers
de Stéphane Mallarmé
des lignes manquent
la liste est longue
leçons de choses
figues de figures*
poèmes écrits à reculons
entre deux sonnets
deux canons
*Ponge
des lignes manquent
des eaux dormantes
des fils de trames
des drames oubliés
des lignes manquent
des noms de dédicataires
effacés sur leurs tombes
au cimetière
des lignes manquent
lopins de nuit
pièces retournées
par les rudes bœufs
des lignes manquent
les plus belles assurément
de ce poème finissant
les mots de rien
d’un Ruminant
J’AIMERAIS MIEUX PAS
J'aimerais mieux pas
Je suis entré dans la période Bartleby
Du jour au lendemain écrire de nouvelles lignes...
J'aimerais mieux pas
- Et ce que tu viens d'écrire ? me dit mon intime contradicteur.
-- Nuance, réponds-je, celles-là et les prochaines, je les recopie,
afin de me débarrasser définitivement de mes carnets, journaux,
papiers d'identités fictives,
tout ce fatras qui encombre ma bibliothèque.
J'aimerais mieux pas
- C'est votre denier mot Mr Bartleby ?
- I would prefer not to*
*Herman Melville (Bartleby,the Scriven)