Laissant sans fin courir son imagination Parfois l’assaillait la vision d’un idiot (deux lipogrammes en e vous aviez remarqué) Un idiot momo à Nyouyork au Moma Un Dorio loriot pratiquant l’art brut-plaisir d’Artaud Tarahumaras hallucinations Jusqu’au tournis d’Achab poursuivant Moby Dick Qui soufflait sur l’horizon lapis-lazzuli Bijoux d’azur bols pour ablutions nuit sur nuit Laissant courir sans fin mon imagination Italiques extraites de La Disparition Georges Perec
Archives de l’étiquette : lipogramme
DU NYANYA DE LACAN AU NYAPROU DE MA MAMAN
Je me souviens du nyanya de Jacques Lacan qui ajoutait un brin pervers
C’est pour que rapport nyait pas
Je me souviens de la cantatrice chauve d’Eugène Ionesco
Celle qui selon Mme Smith se coiffe toujours de la même façon
Je me souviens de l’incipit le plus répété de la littérature française
ouvrant Du côté de chez Swann
et que ce farceur de Perec
transforma en
Durant un grand laps on m’alita tôt
(lipogramme en « e »)
Je me souviens du sonnet de Georges Fourest
Un travertissement burlesque du Cid de Pierre Corneille
Impassible et hautain drapé dans sa capa
Rodrigue-As-Tu-Du-Cœur
Suscita ce vers inoubliable de la plaintive Chimène
Qu’il est joli l’assassin de Papa !
Je me souviens que certains membres de l’Oulipo
L’Ouvroir de Littérature Potentielle
sont excusés au début de chaque réunion
pour cause de décès
Je me souviens du Pantoum négligé
de Paul Verlaine
Trois petits pâtés ma chemise brûle
Ma cousine est blonde elle a nom Ursule
Et par ricochet je me souviens de
Ô U Ô U
Ô Ursule
Pour toi d’amour
Mon cœur brûle
Je me souviens de Certains l’aiment chaud
et de la chute du film
Nobody’s perfect !
Conclusion d’une blague de scène de ménage
La femme : Tu es un parfait idiot !
Le mari : Personne n’est parfait !
Je me souviens du nyanya de Lacan
et du nyaprou de ma maman
cette expression issue de l’Occitan
et qui signifie
Ça suffit !