LA POÉSIE À CORPS PERDU

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Toujours la poésie à corps perdu à  cor

Et à cri Même silencieux à  l’ouïe

Le vers corne marine vibration de la lyre

(les modernes s’en moquent mais peut-être ont-ils tort)

Les cloches sonnent sans raison disait Tzara

Et nous aussi et nous oiseaux plumes d’ara

C’est très futile et très joli la poésie

LA POÉSIE

C’est un arc que l’on tend comme une lyre
C’est un souffle une voix une voie
C’est un rien un presque rien
Où passent ses blessures et ses joies
Et ce temps qui est et qui n’est pas
Coché sur le calendrier lu sur le journal
Mesuré sur la montre le sablier l’ordinateur
Elle se manifeste à sauts et à gambades
Les semelles de vent le coude sur la table
C’est l’innocence même l’enfance de l’art
Dans le monde délabré d’aujourd’hui
Paroles dorées paroles timides paroles cachées
Elle est là et n’est plus là
Elle est partie …la poésie

Martigues 11 décembre 2023

JE N’ÉCRIS POINT CE SONNET C’EST LUI QUI ME FAIT


Je n’écris point ce sonnet c’est lui qui me fait
De ses ongles dorés de sa main grassouillette
Je n’écris point d’amour de beauté de douceur
De plaisir de bon-heur de faveur de trésors
Ce sont affects perdus si j’en crois Du Bellay
Il a perdu l’ardeur en son for intérieur
Il se languit s’ennuie pâtit de ses Regrets
Et nul sinon l’écho ne répond à sa voix
Le même sut pourtant passer souvent le gué
Faire sonner la lyre d’une âme énamourée
Ô gorge damasquine en cent fois figurée !

Nous sommes même et autre heureux en liberté
Ou serfs de mille maux Nous consumons notre âge
Ou bien de mille mots faisons chanter nos rages

En lisant et récrivant Les Regrets