Retour des abeilles
Odeur de mes lavandins
Recours aux haïkus
Cris des martinets
Ils me font craindre le pire
Grêle sur les blés
Haïku cou coupé
Sur les ifs noirs les hiboux
Hou! Hou! Je médite
13 juin 2024
Tag Archives: martinets
LES MARTINETS NOIRS
LES MARTINETS NOIRS SONT EN VOIE DE DISPARITION comme les poètes d’aujourd’hui victimes de l’erradication des passeurs de poésie dans la presse et à la télévision Victimes de la récurrence des épisodes caniculaires qui mettent le feu aux arbres et à cette forêt de symboles que chantait le poète des Correspondances Victimes des rénovations des bâtiments qui réduisent les possibilités de se nicher sous les ardoises du toit sur lesquelles Reverdy écrivait (plupart du temps) ses poèmes


hypnographies détails 19/02/2023
BÛCHER
Faire quelque chose de rien et surtout Tout savoir suprême non-sens. Paul Valéry Je bûche des bouquins du temps d’Hugo, de Baudelaire Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien, avec un petit morceau de tout. Rien n’égale en longueur les boiteuses journées Quand…l’Ennui fruit de la morne incuriosité Prend les proportions de l’Immortalité J’ai de quoi avec ça m’occuper longtemps à ricocher à composer, à mon tour et depuis ma modeste place, une petite pièce, bribe, esquisse, écrites avec une insatiable curiosité. La poésie des mots venus de rien, Qui se languissent sur ma page ; Des mots qui boitent, Toc, toc, toc. (La poésie doit être faite par tous. Non par un. Pauvre Lautréamont, tic, tic, tic, tic.) La poésie des cris des martinets, que mon père appelait les faucilhs. Tout un poème, Troué d’un air d’azur Qui vire au noir Quand vient la mort.1 1 Noël Dorio (03/12/1912-03/12/199) Martigues 03/12/2021
LA ROUE DE MÉMOIRE
La Roue de Mémoire en haut en bas notre force fragile
À l’instant crient les martinets dans le soir d’un 3 août
Mon père les appelait faucilhs*
Sa faux il l’aiguisait consciencieusement
avec ce petit marteau en croissant de lune
dont je ne connais pas le nom
mais dont j’entends encore le bruit
Percussion qui me remémore les six maîtres de Strasbourg
qui eurent le génial projet d’assembler les peaux les bois et les métaux
du Monde Entier
-crotales cloches gongs cencerros mokubyos tablas-
Nous nous croisâmes un soir à Caracas où après leur concert au théâtre municipal
Ils me demandèrent s’il était possible de rencontrer Papillon le bagnard hableur
dont les éditeurs malins avaient fait un succès de littérature
Nous ne prîmes pas le lépidoptère dans nos filets
Mais ce fut un plaisir de danser dans la rue
au son des instruments locaux
harpe criolla maracas cuatro
Tout en criant à tue-tête – le rhum aidant –
l’injonction de Michaux :
Épervier de ta faiblesse Domine !**
* occitan
** Michaux + pièce de Stibilj pour les Percussions de Strasbourg