Les erreurs amoureuses accompagnent Morphée En ses Métamorphoses Il confond lis et rose Ceignant les bras de son âme « espamée » Proche par conséquent de tomber dans les pommes En voyant en imagination sa maîtresse Le voilà fol sourd muet et sans âme Son propre cœur bondit et à nouveau « se pâme » Le trop de joie entraîne sa tristesse Vous perdez temps lui dit alors sa dame Augmentant par ces mots sa passion Que le poète nomme sa Cupidine flamme Quand je relis cinq siècles après ces vers Qui eurent en leur temps valeur et utilité Je ne puis m’empêcher moi aussi d’en plourer Mélanges : Pontus de Tyard, Ronsard, Philibert Bugnyon, Jean Jacques Dorio
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J’ÉCRIS TOUTES LES NUITS allegro ma non troppo
J’écris toutes les nuits allegro ma non troppo J’écris des écrits noirs de poésie barbouillés d’accrocs de coups de raccrocs et d’hérésie J’écris toutes les nuits sans plan sans idées sans ratures sans projet d’écriture J’écris en parlant comme disait Montaigne au papier J’écris toutes les nuits mais nul miracle n’en sort Fût-il misérable comme disait Michaux Jeteur de Sort J’écris toutes les nuits comme un rituel d’oubli Tantôt sur une carte blanche tantôt sur une grise Sur une carte sanguine une carte bleue comme une orange J’écris toutes les nuits sans rage excessive sans souci d’être ce « performeur » que la foule fanatique applaudit J’écris avec Morphée bercé par Hypnos et Nyx Qui m’accompagnent dans mes paliers ascendants et descendants de mes longues phrases de sommeil J’écris toutes les nuits Zébré d’incertitudes Mais prenant plaisir à ce monde déphasé par les changements de lignes et de mots le croisement des gloses les essais résurgents
RIEN NE M’EST SÛR QUE LA CHOSE INCERTAINE
Personne à qui souhaiter
Avant d’éteindre la lumière
La bonne nuit
Tu te rabats alors
Sur un vers
Puisé dans une ballade célèbre
Qu’écrivit pour un concours
François Villon
Le vers oxymoron
Va tourner dans ta tête
Comme une forme amie
T’aidant à te confier
Au sommeil de Morphée
*
le vers titre de ce poème
illustre le thème du concours de Blois
destiné à la virtuosité de quelques poètes
à qui l’hôte Charles d’Orléans
anticipant les pratiques de l'Oulipo
avait donné comme vers premier
Je meurs de soif auprès de la fontaine