L’ARBRE DE STRAWBERRY HOUSE

Dans l’arbre où je rêve mes feuilles sortent d’un livre où les pages sont blanches et que je dois remplir tant bien que mal

Dans l’arbre où je pense : être ou ne pas être et que sais-je ? sont les questions qui me font frissonner

Dans l’arbre où je souffre, les docteurs de la forêt utilisent le terme de « captation embolique » pour décrire la rupture du fil d’eau qui court dans mes tissus de la racine à la cime

Et cependant contre vents et marées dans l’arbre où je dors la mort n’y mord

Italiques Shakespeare, Montaigne, Marot.



Londres quartier de Chiswick maison donnant sur la Tamise

Photo JJ Dorio 21 janvier 2024 12h57



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VOUS NE POUVEZ PAS SAVOIR COMBIEN ELLE EST BONNE

VOUS NE POUVEZ PAS SAVOIR COMBIEN ELLE EST BONNE ! C’est ce que j’ai envie de crier à mes derniers amis (et amies) en sortant de l’eau de mer ce premier octobre fin de journée La mer la mer où l’on s’ébat où l’on s’arrête à l’écart faisant la planche où l’on se penche paresseux mi-philosophe mi-mollusque Paul Valéry Tu ne peux pas savoir combien elle est bonne ! C’est à toi seule que j’ai dit souvent ça Tu me tendais une serviette en riant en me disant petit fada Tu n’es plus là Tu es la mère en allée avec le soleil noir de sa nuit définitive Lourde est la charge qui m’incombe de poursuivre jusqu’à ma mort et dans un temps paradoxal (intermittent, discontinu) ton souvenir…Lourde et légère aussi

MORT D’UN POÈTE

Je reconnais l'impardonnable linceul Celui qui coupe et qui éloigne 
Celui pour lequel nous ne sommes rien 
Et qui emporte inéluctable toutes les racines tous les soleils 
Pour un terrible amas de cendres

Michel Cosem L'Âme de la Grande Ourse 422° Encres Vives

Michel Cosem nous a quittés
C'est dur à dire
et encor plus à répéter
Michel Cosem nous a quittés