Ce qu’engendre la poésie C’est toujours un poème Qui va se faisant Comme un sac de voyage Que l’on fait à la hâte Pour une destination inconnue On le fait léger Comme la touche de l’archet Répétant Einstein on the beach D’autres disent que ce qu’engendre la poésie C’est l’étrange défaite de l’intelligence Noyée dans des sensations Qui nous obligent à réécrire la fable du Temps
Archives de l’étiquette : voyage
SONNET DU FEU FOLLET
Tu te sers des poèmes comme d’un élixir
Leurs images leurs ellipses et bien sûr leurs
Enjambements. Tu sais bien que tout ce bazar
S’est initié dans une école de première
Celle qu’on appelle encore la primaire
Celle où tu disais tremblant et de mémoire
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Et le cancre sauvé de honte par l’oiseau lyre
Tu te souviens du pré vénéneux de colchiques
Les vaches y paissant lentement s’empoisonnent
Tu en as bien d’autres encore que tu récites
Dans ta tête la nuit comme des chapelets
Ce sont tes amers tes balises tes voyages
En ces pays où tu disparais feu follet
10/08/2021
VOUS Y DANSIEZ PETITE FILLE
agenda du 25 au 21/01/2021

Lundi 25/01/2021
7h39 Comment parler d’une journée qui ne fait que commencer. En lui faisant ce geste d’une écriture barrière. En le qualifiant de chimère. En l’imaginant dans ce lieu de nulle part que l’on nomme utopie. Ce sera une journée Utopia. 7h43
Mardi 26/01/2021
6h58 ajouter : s’ajouter, étymologie d’ «auteur ». Mallarmé (l’obscur), éclaira sa plume de quelques « vers de circonstances », envoyés à ses amis, amies et familiers. Leur nom et adresse servaient de matrice aux poèmes. Ici la circonstance est cette petite musique de prose, copiée avec soin sur un agenda, comme une partition, offerte chaque dimanche aux passagers discrets, du blog « poésie mode d’emploi », qui embarquent en un clic dans l’arche des jours qui fuient. 7h09
Mercredi 27/01/2021
7h53 « Il était une fois…et il n’était pas ». Formule rituelle, ouvrant les contes majorquins. Je ne crois pas vraiment à ce que tu me contes…mais quand même, un peu. 7h54
Jeudi 28/01/2021
7h15 Hasard objectif. Un groupe d’instituteurs/trices, de professeurs, prend l’avion pour La Havane. (isla de Cuba) pendant le vol une belle brune (son nom était Bruno), vient, souriante, me demander d’échanger nos places, pour se retrouver avec ses amies martégales, qui par hasard, sont à mes côtés. Oui, évidemment. (Je lui rends son sourire) Au retour, nous voyageons côte à côte avec « ma belle ». Le voyage va durer, continûment, 36 ans. Seule, la sale maladie, va clore ses paupières et notre rencontre dont « Hasard Objectif » nous fit don. 7h22
Vendredi 29/01/2021
7h51 « Toute la variété, tout le charme, toute la beauté de la vie, ne sont qu’un mélange de lumière et d’ombre. » (6x3x8x12 syllabes). Me voilà pour la première fois (et la dernière) de ma vie, flottant dans le grand fleuve Tolstoï, avec l’aide d’Anna Arkadiévna plus connue sous le nom titre du roman : Anna Karénine. 7h53
Samedi 30/01/2021
7h46 La lune toute ronde, un peu voilée, finit, à l’ouest, son voyage nocturne. Je sors d’un rêve cauchemar. Mon ami M. m’annonçait au téléphone qu’il venait d’apprendre le suicide de mon ami T. « Il s’est tiré un coup de fusil »…comme Ernest Hemingway. (« Ne te demande pour qui sonne le glas, il sonne pour toi)
Dimanche 31/01/2021
7h20 Je vois un poème qui tourne à vide. (l’obsession d’une certaine « modernité ») Mais le travail sur la forme, paradoxalement, apaise. Je vois ces quatre lignes qui terminent la semaine. « Quand donc finira la semaine ? » se demande Apollinaire pour son poème que j’aime le plus. « Vous y dansiez petite fille Y danserez-vous mère grand C’est la maclotte qui sautille Toutes les cloches sonneront Quand donc reviendrez-vous Marie ? »
LE SPLEEN DE PARIS

Je relis le Spleen de Paris
De l’énigmatique étranger
Apatride et sans amis
Haïssant l’or comme nous Dieu
Mais comme il aime les nuages
qui passent…tout est pardonné.
La neurasthénie et le spleen
Se sont évanouis depuis
Du moins leurs mots mais par leurs maux.
(Un vers je l’avoue trop facile)
Le poète avait sa fierté
Son orgueil face à la Nature
« Enchanteresse et sans pitié »
Ses fleurs du mal étant flétries
Il se lança dans cette prose
Ivre de sens renouvelés
Relisez le spleen de Paris
Ses invitations au voyage
Offert à la sœur d’élection
Ses tulipes noires et ses dahlias bleus !
ADVERTENCIA AL LECTOR
Les avertissements au lecteur
C’est pas mon fort
Qu’il se lance comme moi
Dans un poème nouveau
Étonné d’assimiler
ses incohérences
Et partant
pour ce petit voyage
intérieur
Cette traversée
précieuse
et chérie
des lecteurs
Qui dans le noir
Refont le film

05/03/2020