
Je tourne littéralement autour de mon poème
en marchant le dictant par bouffées au secrétaire
accompagnant au troisième étage de sa tour Montaigne
Je marche dans les rues de l’île Saint Louis
comme le faisait Baudelaire
qui n’aurait imaginé aucun de ses sonnets
Assis
C’est la dernière page de ce beau carnet
dont j’ai laissé le hasard chuchoter à l’oreille
des mots choisis les yeux fermés :
le feu le sable la peau le corps le cœur
c’est ce que je t’écrivais
quand nous étions ensemble
Le rythme de nos vers fait des tours et des tours
Une mouette agite ses ailes et crie
pour éloigner ses compagnes
du trognon de pomme qu’un enfant qui me ressemble
vient de jeter dans la mer incertaine
Je ne sais trop qui m’a dicté cette dernière image
Le poème maintenant où j’ai cherché refuge
peut s’effacer
24/12/2020 7H20