UNE ABONDANCE LACTÉE

IL NE FAUT PAS CROIRE CE QUE JE VAIS ÉCRIRE




ABONDANCE LACTÉE





Il ne faut pas croire absolument ce que je vais écrire

Mais un peu tout de même

Peu à peu je décolle de mon époque

Un cas d’école

T’es plus dans l’coup Papa (bis)

Une chanson de mon époque





Peu à peu être absolument moderne

disparaît en moi corps et biens

C’est prendre ses distances envers

l’homme aux semelles de vent

qui finit par vendre du plomb et des fusils

au Négus





« Ô Gus tu connais Charlie Mingus »

Ô oui Jonasz  ta chanson n’est pas naze

PARADIS AU RAS DU SOL




Mingus tirant sur les cordes de sa contrebasse

comme sur son havane

Je l’ai suivi toute une nuit dans le théâtre

de plein air de Châteauvallon

Assis à cinq à dix mètres de lui

Quasiment dans l’orchestre

C’était comme vivre une heure au Paradis

Au vrai Paradis au ras du sol





J’écris cela sans la moindre crédulité

mais un peu tout de même

Une abondance lactée aurait dit Max Jacob

en parlant de son pote

le poète Guillaume Apollinaire





(à suivre au prochain népisode

comme on disait dans les anciens feuilletons)

https://www.youtube.com/watch?v=__OSyznVDOY

Moanin une pièce de Charlie Mingus
 jouée par des dieux


NOUS N’IRONS PAS AU PARADIS !

un dessin d’enfant
qui ne veut pas aller
au paradis
21/05/2020
jour de l’Ascension
pour rire

Ici on ne demande pas qui rabiboche les âmes
et pourquoi pleuraient-elles de concert
devant la stèle du roi aux oreilles d'âne
mort de faim parce que tout ce qu'il touchait
se transformait en or Ah! Ah! On vous en raconte
des belles et des pas mûres peignées par ce vieux
docteur de Vienne qui barbouilla les figures
de ses patient.e.s de rêves incestueux

Du divin au divan très peu pour moi
dit l'étrange âne de Paroles
Et pi au bout du conte
Il colle de fines ailes aux enfants du Paradis
Retour sur Terre garanti !

 
« un ptit coin d’paradis« 
voix paroles et musique
accompagnement piano
JJ Dorio

UN GRAND GROS LIVRE





Un grand gros livre dressé sur mon bas-ventre mes cuisses et mes genoux : stimuler les cinq sens lis-je.
Les cinq sens d’un même mot par exemple.
Reconnaissance du paradis, le jardin clos des persans qu’ils nommaient paridaisa.
Jadis, naguère, je le nommais de mille manières en 4 recueils* pour 4 lecteurs, comme l’on dit des chats.
Un gros grand livre et ses trésors de labyrinthe en utopie, inépuisables allégories comme une partition musicale aléatoire et combinatoire, comme un tableau monotype ou la non-figuration nous emporte dans les sous-bois des pré-textes, sous-textes, hors-textes.
Hasards en lutte avec Harmonie.
Un gros grand livre sur et dans ma tête en vision simultanée, réduit maintenant à cet exercice dérisoire, ridicule, atypique, écrit sur une feuille de filtre à café, mais « suffisamment pour ouvrir les yeux », à ceux et celles qui aiment le désordre des signes en rotation, qui creusent labyrinthes, jardins, éphémères paradis.
 
* « Présents de Paradis », « Éphémère Paradis » « Lector in Paraiso », « Petites feuilles de Paradis »
Encres Vives (collection Encres Blanches)
Jean Jacques Dorio
 
 
 
 

ON DIT

On dit on ne badine pas avec l'amour
On dit il pleut il pleut bergère
Ô Tour Eiffel !
On dit la mer la mer toujours recommencée
On dit adieu à Alfred de Musset

On dit on achève bien les chevaux
On dit des souris et des hommes
On dit le cimetière des éléphants
On tire le diable par la queue

On dit lira bien qui lira le dernier
On dit le vieil homme et la mer
On dit le vieux qui lisait des romans d'amour
On brûle ses livres Fahrenheit 451

On dit c'est moi qui souligne
On dit c'est moi qui traduis
"Moi dont la figure du Paradis
Se reflète dans ma bibliothèque"*


*Yo que me figuraba el Paraíso
Bajo la especie de una biblioteca

Borges