L’oiseau
qui me donnait ses plumes
pour lui écrire un mot
S’est envolé dans sa nuit définitive
Ça me rend triste
C’était un geai
Toujours gai
(Écrit d’un jet avec sa dernière plume touillant mon encrier)
Jean Jacques Dorio Un poème inédit par jour
L’oiseau
qui me donnait ses plumes
pour lui écrire un mot
S’est envolé dans sa nuit définitive
Ça me rend triste
C’était un geai
Toujours gai
(Écrit d’un jet avec sa dernière plume touillant mon encrier)
Traduit du silence
Autour de minuit
Au fil de la plume
Qui crie chante rit
Silence On tourne
Sept fois ses murmures
En autant de sources
De récits mythiques
Traduits des Écritures
Des contes d’hiver
De la bouche d’où sortent
D’obscures illuminations
Et à la fin
Que comprendre à ces paroles
Il faut qu’elles fuient et volent
Tu n’as ni royaume ni cheval
Mais ce minuscule oiseau au bec de plume
Qui vient la nuit te visiter
Et volète sur le papier
Traçant ses petits secrets
D’un trait de plume
encore
J’illumine la nuit
de ma maison natale
Face à l’église qui sonne minuit
Ma maison disparue
ainsi que tous ceux qui l’habitèrent
de la cave au grenier
Et j’oublie les paroles
les images perdues
Juste cette rencontre
D’un trait de plume
encore
Qui me maintient en vie
UNE MESURE POUR RIEN
Une mesure pour rien, c’est le charme de ces phrases musicales en apesanteur, sans pulsations, qui me mettent en état d’oublier tout ce qui touche aux maux de la tribu.
Après ce passage musical et matinal obligé, que j’écoute en buvant le premier café, je peux à mon tour m’essayer à faire chanter la plume sur mes papiers préparés par de longues digressions sur des carnets de notes et de citations.
« Et quand personne ne me lirait », rien ne m’empêche de mêler dans mes poèmes des observations de mille petits détails venus du terrain ou des encyclopédies.
Les mesures pour rien, la rougeur soudaine sur un visage rose, un chat isabelle caché dans les roches de la passe maritime, une phrase belle comme un Carnaval.