Tourments de ceux qui font sonnets je n’ai Je connais bien leurs règles que j’applique ou pas Quant au public je n’en ai pas Ou si peu que peu me chaut de lui complaire Écrivant méditant je ne cherche rien d’autre Que la surprise l’éclair le trait le clou Qui déchirent l’espace ma page qui font coucou à Protée à Orphée et qui se rient de nous Ainsi en ce moment couché sur l’herbelette fictive de mon poème J’ouïs le rossignol et l’alouette qui jargonnent fredonnent leurs hymnes langoureux mêlés à leurs plaintes d’être non écoutés par leur ingrate maîtresse qui préfère dormir paresser… ignorer leurs prouesses avec Ronsard (Continuation des Amours)
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PICASSO RUIZ LE ROSSIGNOL
Maintenant on est dans Picasso
Nez tordu bouche cousue statue nègre
Femme nue de dos assise au bras levé
Un bras d’honneur à la peinture académique
Picasso le nom de sa mère
-Qui signa un temps Ruiz
ruiseñor rossignol de mes amours-
nous assied dans une chaise cannée
par des guitares sèches
et des journaux d’avant la guerre
la boucherie des bœufs saignant
pendus au clou par Soutine
Papiers collés et déchirés
Ça fait un bruit sec
Mais les enfants qu’on amène au musée
en bande désorganisée
Ça les fait rire ça les fait se marrer
On n’est pas sérieux quand on a sept ans
Devant les coups de pinceau de l’ami Picasso



L’AUTRE DORIO
Ça vient parfois de l’Autre Dorio
Comme disait Borges
On glosera sur ce dernier des siècles durant
L’autre restera un inconnu de son vivant
Comme ce poète anonyme que consigna Borges
Et dont toute l’œuvre – prétendait-il – se réduisait à deux vers :
Il avait ouï une nuit
Le chant d’un rossignol…
Un rossignol nommé Borges