Les mots c’est nous les mots sans nous
tout aussi bien
1
Un feu d’herbes sèches
un visage à peine un ciel léger
la chaleur qui vient à trembler
au bord de l’autre rive
à tenter le signe
à soustraire l’ombre de la nuit
aux confins de ma pensée
2
Ce matin à tirer la ficelle du temps
à répandre le jour par un ciel gris
à dire d’une voix étouffée
toute la neige à venir
comme l’air dans sa pauvreté
une étoffe mal seyante
et l’apparence du dire
à heurter quoi
au fond de quelques mots
perdus
avant d’être prononcés
3
Poème tu vas vers qui vers quoi
peu importe ici je m’arrête
je ne puis plus rien pour toi
ta liberté se donne par ma solitude
ce que l’on dira de toi ne me délivrera de rien
que ta chaleur soit comme l’obole des morts
une page blanche
à jamais
Jean-Marie Corbusier
Mille mercis de m'avoir envoyé cette belle page de poésie J.M. Corbusier conclue ainsi l'éditorial du dernier Journal des Poètes (89° année)
"Le Journal des poètes est un grand voyage, car voyager, comme le suggérait Proust, c'est changer de regard."