10 Guerre n’ai faite Paix me convient Quand tout se dérobe ici je me tiens Ici je me brûle à mes vers de glace À mes vers pourris j’ajoute pour rire Mon grain de paroles aurore des nuits Où l’on proclamait sur les murs du Grand Mai Faites l’amour et non la guerre Ailes déployées sur mes basses terres De mon arrière-pays qui va criant De deuil me repais me lamente en riant Une ligne empruntée à Peletier du Mans Que lui-même traduisit ce sonnet italien : Pace non trovo et non ho do far guerra Je vois sans yeux sans langue vais changeant Mort en désir de me prolonger Périr en Vie éternelle Jacques Peletier du Mans (1517-1582)
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SONNET DU GRAND DÉSIR
9 Au grand désir qui nous meut en la quête De tant de vers dont pouvons disposer Ceux que l’on crée ceux forgés par les siècles En cet instant je lis Mellin de Saint Gelais Au grand désir aux temps joyeux de mon enfance Aux jeux sans cesse renouvelés Sur le pré Dans la cour aux récrés criant comme un perdu Au Je multiplié de paroles dégelées À une dame qui fut ma grande chance Avant d’être en proie aux maux et aux souffrances Et qui revit ici sur le noir de ma page Dans les fleurs les plus belles que je lui dédie Minuit de feu Phœnix me visite et m’admoneste Poursuis ta quête et chasse les lunes de ta tête ! Mellin de Saint Gelais (1487-1558)
SONNETS SONNEZ LES CLOCHES À VOS LECTEURS
Sonnets sonnez les cloches à vos lecteurs Lecteurs bénins se contentant du style Lecteurs rétifs bornés aux créations hostiles Abatteurs d’arbres acteurs acupuncteurs Lecteurs lectrices mes yeux et mes fontaines Mes vieilles branches torrents rus ruisseaux Ô vous épars aux quatre coins du monde Mes beaux visages mes gambades et mes sauts Lecteurs lectrices éperons qui me guident Tantôt passant sur mes erreurs de rimes Tantôt tout feu chantant la vie violence Ô mes sonnets sonnant sans fiel sans arrogance De la vie bonne faisant leur miel Ô mes chansons De mes douleurs adoucissant les souffrances Avec Clément Marot Le Prince des Poètes ( 1496 ? 1544) De la série : Lir’écrire encor des sonnets ? Il fait être sonné !
ZÉPHYRE BELLE ENDORMIE DE SCUDÉRY
2 Je lance un scud sur Scudéry Un missile imbécile sur Zéphyre la Belle Endormie Qu’il écrivit d’une main sûre La Belle du sonnet repose Les yeux fermés pleins d’agrément Ses seins demi-nus palpitant Son haleine parfum plus doux Que l’esprit de musc et de rose Le Poëte on le lit abuse Use de figures futiles Mais qu’il me plait de retresser C’est une dame revisitée Par des métaphores qui filent Georges de Scudéry (1601-1667) série : Lir'écrire encor des sonnets ? Il faut être sonné !
ENCORE DES SONNETS ? IL FAUT ÊTRE SONNÉ !
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Sur un thème connu me voilà variant
Mariant la contrainte avec la fantaisie
Dans la nuit solitaire triste oiseau se riant
De l’amour malheureux plantant ses banderilles
J’accumule mes plaintes mes peines et tourments
Je me perds dans les bois de ces amants d’Ovide
Transformés en tilleul en rameaux de gourmands
Sur la barque d’Amour je rame dans le vide
Quand finit ma complainte la nuit et le silence
Me laissent démuni passereau solitaire
Je refuse pourtant tout ce qui me fait taire :
L’absence de désir le malheur la souffrance
La langueur de mes rimes mes belles adversaires
Dernier vers Ô Lecteur en absence…Va riant !
Sonnet écrit d’un premier jet ce mercredi 19 juillet 2023
Avec l’aide de La Roque (Siméon Guillaume) vers 1551-1611