Poésie ne fait pas de vagues Elle vogue de nuit en nuit Sur la barque d’un Anonyme. Fanal, feu latent, exercice, Poème en rupture, brisures Que l’on recolle pièce à pièce. Les mots viennent de toute part Mais il faut les laisser passer Ou bien les isoler en chambre De décontamination. Sans livre à portée j’ai du mal J’ai du mal sans papier stylo Mais persiste la tête pleine De tous les poèmes nourriciers. À la fin sans pouvoir me plaindre Sans voix sans oreille et sans yeux Je n’aurai alors pour survivre Que les mots sur les lèvres De celles qui m’ont aimé.

