J’ai écrit bien des poèmes éternels
Qui occupent astheure mes pages vides
Je les feuillette mélancoliquement
J’imagine comment la page blanche
Naguère les fit chanter
Une ruse que m’apprit une chamane de Goajira
Que je vis dialoguant avec un arbre tóluichi
Comme s’il s’agissait d’une personne :
-Ça parle dans ma tête, me disait-elle.
Toi qui sais écrire tu le fais sur ton papier,
Mais c’est comme un acte manqué, non ?
-Mais non, tu sais, le papier comme un esprit
de ton Monde Autre,
parfois me répond…
C’est ce que naïvement je disais à Setuuma Püshaina
Avant que ne s’effacent les pages
De mes poèmes éternels
évocations :
une chamane de Goajira : Venezuela (1970)
l’arbre « tóluichi » : voir « pithecellobium »
06/02/2021