COMMENT GARDER LE FIL

Le poète est ailleurs

Il joue avec une corde

de la grosseur d’un doigt

Il se perd dans un nuage

des environs de Foix

Il est ce vieux peau rouge

Qui n’a jamais appris

À marcher en file indienne

Le poète est boiteux

Et bègue assurément

C’est un esprit qui dans le chaos

Déploie son vortex

Un point maximum d’énergie

Avant de disparaitre

De se retirer de la course

« Vous savez c’est quelqu’un

Dont je me suis toujours méfié

Pour un oui pour un non

On ne le revoit plus« 

dit l’une

Mais l’autre la contredit

« Dans ce pays de l’oubli

Ligne après ligne

Il garde son fil à lui »

MAIS D’OÙ TU PARLES ?


- Franchement, où en es-tu ?
- Avec le temps, ça devient inexplicable.
- J'entends bien, mais comment tu l'expliques ?
- Mais justement, je ne sais pas.
- Écoute-moi, si tu ne sais pas où tu en es, au moins peux-tu nous dire d'où tu parles ?
- Ah! la question qui tuait en Mai 68 !
- Oui, tu y es !
- Eh bien, d'où je parle ? Je vais y réfléchir, mais je te rassure, c'est toujours d'un lieu où ma prise de parole n'est pas encore située Outre Tombe.

Dialogue intérieur I

LE LIVRE PERDU

Le livre, je ne sais plus où je l’ai rangé  parmi les autres livres ou bien à une place inaccessible pour les mortels.

C’était un livre sur l’absence, un livre sur la présence de nos absents dans le chant d’un oiseau par exemple, une expression perdue ou ce petit coin de jardin où repoussent chaque printemps nos iris.

Voilà et dernière précision c’est toi qui l’avais écrit ce putain de livre qu’il faudrait absolument que tu retrouves,  mort ou vif.

C’EST MOI ÇA ?

Chacun se regardait vivre et disait : ce n’est pas moi, je me suis trompé de livre. Norge

Moi n’a pour moi que peu d’intérêt

Je l’affirme mais ne signe pas

Ce serait oublier tous ces moi que ma manie d’écrire tout et son contraire a fixés, années après années, sur des carnets, cahiers, feuilles diverses de papier blanc ou quadrillé.

Autant de moi épinglés comme l’on faisait jadis, sur des plaques de liège, des lucanes, scarabées, papillons et doryphores.

Autant de moi qui en de multiples textes tissent leur je.

TOURNÉ VERS L’INTÉRIEUR

Tourné vers l’intérieur comme vers le lointain

J’ai essayé de développer cette formule mais c’est resté à l’état de brouillon

Pourtant je la maintiens et la fait lire sur ce blog en pensant qu’il est possible qu’elle inspire d’autres que moi : une lectrice, un spectateur, adeptes d’une pensée sauvage, qui aiment devant l’énigme ne jamais renoncer

Tournés vers le lointain comme vers l’intérieur