ALEXANDRINS
1
Les mots viennent et s’en vont sans se retourner
Tu les dis sur tes doigts en comptant leurs pieds
Puis des voix t’interpellent qui cassent tes vers
Tu descends du grenier tu bois du thé vert
2
En quête d'un lecteur recréant mes écrits,
M'oubliant, me perdant en maintes métaphores,
Écrire sans raison, c'est ma raison d'écrire,
Je gratte obstinément le palimpseste gris.
3
Dans la nuit orangée, je cultive mon òrt :
C'est le jardin des premiers pas de l'alphabet.
Grand poème du ciel, le mistral nous éveille.
J'entends le livre deux du clavier tempéré.
4
La cigale première enchante mon jardin.
Poésie : la barque de l'arrière-pays
tirée par des passeurs anonymes et joyeux.
Derniers accords, j'écris juin et lève l'ancre.
.
5
Petit souci banal d'un homme qui vieillit,
Madame le Prostate me cause des soucis
On m'endort sur la table pour une biopsie,
Nous vivons dans l'oubli de nos métamorphoses
.
Cette entrée contient 7 quatrains écrits en alexandrins
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Le livre grandit avec ses lecteurs
JJ Dorio 21/06/2025
Tag Archives: alexandrins
LE SOUFFLE D’UN SONNET
Quelques alexandrins ça repose des brumes
Des bruits de la cité des querelles intestines
Du fracas des télés que les pauvres allument
Pour écouter Machin nous parler de Poutine
.
Quelques alexandrins on peut casser la rime
Ainsi fait le poème indigne du désir
très pur qui le dicta mais enfin il existe
On l’atteste on l’affirme la plume à la main
.
Sur l’ardoise du temps les mots hantent les choses
Le chaudron de Chardin la chaise de Van Gogh
La pipe de Magritte la lampe de ta chambre
.
Avec le cœur vibrant de la mer sous la lune
Une chanson de mai d’un Brésilien sublime
Le rythme et le souffle présents dans ce sonnet
UN SONNET SANS HISTOIRE
Un chic alexandrin avec ses douze timbres
La nuit consolatrice allume ses paroles
Appliquées, turbulentes, inconnues du grand nombre.
Très simple de chanter l’absence de tout rôle
D’un poète qui n’aime pas fair des histoires
Oui il sait qu’au lointain de cette nuit, le monde
Souffle et soufre, fait la guerre, se déchire,
Mais veiller à ne pas attiser ces délires
Est sa façon de switcher l’infernale ronde.
L’espace d’un poème il est sable et enfant
Il est la lune pâle et le soleil brûlant
Le pacte de vieillesse avec la solitude
Le refus des rimes idiotes qui gigotent
Leur béatitude. Rideau. Fin du sonnet.
UNE LIGNE PAR JOUR ET JAMAIS DE RETOUCHES
Histoire d'un projet, ou comment l'auteur dispose d'une année nouvelle, s'impose une contrainte et expose son Sujet :
Écrire des alexandrins
Une ligne par jour et jamais de retouches.
Mon premier vers le jour de l'an ouvre ses pas.
Un doux combat. Ainsi les mots se frottent aux choses.
Et le Sujet ? « Soi comme un autre »... animal !
En éveil, aux aguets, Sois ce fou qui dit vrai,
Cet oiseau de passage oubliant son destin.
Flux et reflux, encre et lavis, noirceur lumière,
Septième jour shabbat. Dieu nettoie ses outils.
Au hasard Balthazar. Sur le buisson ardent,
Je serai Je suis La grande tautologie.
Un dur combat C'est l'A.B.C. de tout artiste,
Complexité Jubilation Humilité,
Et À l'écart Loin des pouvoirs...la liberté !
Le pied léger sur nos écrits, la facétie,
Grattant obstinément le palimpseste gris.
En quête d'un lecteur recréant mes écrits,
M'oubliant, s'oubliant en quelque métaphore.
Papiers collés sur mes pensées en vain je rame,
Le cristal sur la mer, le murmure des vagues
Et le livre du jour pour nous renouveler.
Comme à l'affût de l'inaccessible et du vrai,
Ce presque rien roulant ses dés dans le grand jeu.
Je ne sais pas. Je sais. Terra incognita,
Étoiles, bactéries, le hasard nous fit naître.
Essais répétitifs d'alexandrins labiles,
Dans le désordre, on s'organise on gesticule,
Une ligne par jour et jamais de retouches.
Accordéon, mégot, chapeau, didascalies,
Sur la scène où les larmes sont en porcelaine.
Et ce qu'on ne peut dire on l'écrit en silence.
Entropie, énergie, logique des possibles.
Premier mois. Le sablier imparfait se retourne.
DOUZE MOIS EN ALEXANDRINS Encres Vives collection Encres Blanches n° 663 a paru en 2015
ALEXANDRINS EN VERS DE VELOURS
Plaisir jubilatoire le singe devient l’homme Lequel un peu plus tard désagrégea l’atome Fit des alexandrins sur des pages in-folio Pliées en deux qui se gondolent et se marrent Mares des mollusques mous et des onychophores Qui sont vers de velours comme des métaphores Et la musique jazz d’un Bach paratonal Aimant le swing du piccolo au tuba basse Y en aura des cristaux Y en aura des arêtes Des coups de dés hasards qui me diront Arrête ! Ça suffit tu nous saoules Obstiné radiolaire Hérissé de piquants ou bien vil ver de terre Et drôle d’asticot ! Mais moi je persévère Poursuivant mon destin antibouquinistique… Et l’homme issu du singe en avale sa chique les italiques sont de Queneau du quatrième chant de sa Petite Cosmogonie Portative