À L’AIRE



À l’aire il y avait la cabane des poules
et la batteuse venait une fois l’an.

Le grain coulait : le blé l’avoine,
qu’on appelait la pommelle.

Mon père le soupesait le faisait rouler
dans la paume de ses mains.

Et puis les hommes l’ensachaient,
sac après sac, et le portaient
sur leur épaule et leur dos au grenier.

À l’aire où erre l’imagination 
de ce fils qui a vu mourir
les derniers des paysans.

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Une voix lit ce poème qui appartient au livre ci-dessus Lisez la quatrième de couverture ces premières entrées les avis de ses 8 premiers lecteurs et si vous êtes attiré comme eux commandez-le chez votre libraire ou sur le net Mille Mercis JJ Dorio

CELLES QUE JE VOIS





Je vois celle qui n’est plus là

Je vois celle qui file la laine

Dans sa clairière de l’Amazonie

Les seins nus autour du fuseau

Se balançant dans son hamac

Couleur de rocou

Je vois celle qui mendie devant la poste

Comme un fantôme enveloppé d’un fichu

À tête de taureau

Je vois celle qui lie les bottes de paille

Et les gerbes de blé

Celle qui lit Roule Galette

Celle qui s’enfonce dans la mer