Écrire apaise. Écrire accompagne nos fantasmes et nos fantômes. Écrire contrairement à parler -ce qui est dit est dit- autorise à la fin de la page à déchirer le mal écrit. Écrire désarçonne. Écrire nous force à chercher notre assiette. Écrire nous forme. Écrire un roman (de Renart) se fit dans la jubilation du désordre. Écrire c’est toujours lire ailleurs si j’y suis. Écrire c’est maille à partir avec soi-même comme un autre. Écrire c’est faire une enquête de terrain sur l’organisation sociale des peuples sans écriture. Écrire c’est trobar leu-chanter clair et trobar clus– pour les initiés. Écrire c’est chaque nuit en résidence non surveillée dans son lit. Écrire c’est sans écrire en marchant sur des chemins de fortune écoutant des conversations diffusées sur France Culture en podcasts. Écrire c’est la mère des batailles de la langue toujours toujours recommencée. Écrire c’est cette présence qui nous a fait oublier chemin faisant que l’on écrivait.
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SOMMEIL
Ha ! Sommeil je t’entends, tu montres en ton silence Que la mort, non pas toi, me doit fermer les yeux. Etienne Durand (1586-1618) Sommeil est un pays où l’on s’enfonce sans coup férir C’est une succession d’images venue de souvenirs Où se mêlent les personnages de nos lectures Les fantômes de nos disparu.e.s Les fragments de notre vie réelle revisitée Sommeil est diaprure d’un roman de soi Que Mort effacera
CELLES QUE JE VOIS
Je vois celle qui n’est plus là
Je vois celle qui file la laine
Dans sa clairière de l’Amazonie
Les seins nus autour du fuseau
Se balançant dans son hamac
Couleur de rocou
Je vois celle qui mendie devant la poste
Comme un fantôme enveloppé d’un fichu
À tête de taureau
Je vois celle qui lie les bottes de paille
Et les gerbes de blé
Celle qui lit Roule Galette
Celle qui s’enfonce dans la mer