Le chapeau à la main il entra du pied droit
Dans les grandes villes pleines de murmures
Parfois le passereau y perdait son patois
Il entra dans un bar en longueur
Tel un serpent aux roses lueurs
Flottant épave inerte au gré des flots houleux
Il prit son crayon gris sur sa table écrivit :
Je dirai Passe oh va ma vie Ne fais pas de vieux os
Et puis dit au garçon Victor apportez-moi
S'il vous plaît mon pernod
CENTON
Pièce faite de fragments d’étoffes rapiécés, si l’on veut. Ou bien l’étoffe se transforme en textes divers puisés dans les anthologies et que l’on « colle » l’un après l’autre. Des ajoutages lit-on dans les notes accompagnant les paragraphes mis bout à bout, d’une œuvre qui n’en finit pas d’être rafistolée.
C’est l’art de nous rendre heureux par l’écriture de textes faits à la main avec des mots puisés dans les mots de livres le plus souvent épuisés.
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CENTON & MISCELLANÉES 51 à 55
CENTON Pièce faite de fragments d’étoffes rapiécés, si l’on veut. Ou bien l’étoffe se transforme en textes divers puisés dans nos livres et que l’on « colle » l’un après l’autre. Des ajoutages lit-on dans les notes accompagnant les paragraphes mis bout à bout, d’une œuvre qui n’en finit pas d’être rafistolée. Ou bien des miscellanées, du latin « miscellanea » : choses mêlées.
J’invite lectrices et lecteurs au gré de leurs lectures d’apporter à leur tour leurs petites pièces, leurs petits bouquets de citations.
JJ Dorio auteur du blog Poésie mode d’emploi
…les citations, greffes capricieuses en apparence, impriment une magnifique éloquence au discours : les citations résidus culturels, s’incorporent de façon prodigieuse dans la structure car, au lieu de s’ajouter tranquillement au reste du texte, elles font en sorte que tous les deux s’entrechoquent, prennent une puissance imprévue et se transforment en un nouveau chapitre du livre.
Enrique Vila-Matas Paris no se acaba nunca Paris ne finit jamais
51
La poésie met le langage en état d’émergence.
La vie s’y désigne par sa vivacité.
52
Le mot OISEAU : il contient toutes les voyelles. Très bien, j’approuve.
Mais à la place de l’s, comme seule consonne, j’aurais préféré l’l de l’aile : OILEAU,
ou le v du bréchet, le v des ailés déployées, le v d’avis : OIVEAU.
53
Comme un couteau dans un fruit
Amène un glissant ravage
La mélodie au doux bruit
Fend le cœur et le partage
Et tendrement le détruit.
54
Ainsi se dessine l’utopie, la visée de ce blog intitulé,
un peu par provocation, un peu par dérision,
poésie mode d’emploi.
Ni modèle d’écriture toujours en mouvement,
ni, encore moins, modèle de vie,
mais, sans se bercer d’illusions,
incitation aux « extensions du domaine du don »,
sur les sentiers solitaires et solidaires
de la création.
55
Je veux rendre grâce au divin
Labyrinthe des effets et des causes
Pour la diversité des créatures
Qui composent le singulier univers
Pour Verlaine innocent comme les oiseaux
Pour le fait que le poème est inépuisable
Qu’il se confond avec la source des créations
Qu’il ne parviendra jamais au dernier vers.
51 Gaston Bachelard (27 juin 1884-30 avril 1962) 52 Francis Ponge (27 mars 1899-6 août 1983)
53 Anna de Noailles (15 novembre 1876-30 avril 1933) 54 Jean Jacques Dorio (24 mars 1945- ) 55 Jorge Luis Borges (24 août 1899-14 juin 1986)
CENTON (31 à 35)
CENTON & MISCELLANÉES
EN COURS D’ÉCRITURE
CENTON Pièce faite de fragments d’étoffes rapiécés, si l’on veut. Ou bien l’étoffe se transforme en textes divers puisés dans nos livres et que l’on « colle » l’un après l’autre. Des ajoutages lit-on dans les notes accompagnant les paragraphes mis bout à bout, d’une œuvre qui n’en finit pas d’être rafistolée.
J’invite lectrices et lecteurs au gré de leurs lectures d’apporter à leur tour leurs petites pièces, leurs petits bouquets de citations.
JJ Dorio Martigues 18 novembre…23 décembre 2023
31
Je suis déjà un peu parti, absent.
Faites comme si je n’étais pas là.
Ne me secouez pas.
Je suis plein de larmes.
32
Il faut dire les choses comme elles sont : la fonction de la littérature est, depuis toujours, d’exprimer, elle ne sait quoi,
sans savoir comment.
33
L’imagination n’est pas contrairement à l’étymologie, la faculté de former des images de la réalité.
Elle est la faculté de former des images qui dépassent la réalité,
qui chantent la réalité.
34
GLANES Chaque jour et la nuit par intermittence, je cueille ma poignée de glanes : citations (et récitations), récits de vie, mémoires des morts, étymologies des dictionnaires, phrases étirées des prosateurs ou condensées des poètes. Poignée de glanes, bouquet de bagatelles et de calamités, que m’offrent aussi les journaux qui rivalisent de titres « approximatifs », comme l’homme de Tzara (ex Dada), qui n’est pas le fragile marcheur de Giacometti, ni le coq déplumé lancé dans l’assemblée par Diogène le Cynique s’exclamant : -Voilà l’homme de Platon. (Diogène prenait ainsi au pied de la lettre la définition du maître de l’Académie : « l’homme est un animal bipède sans plumes ») Chaque nuit et le jour je libère cette énergie, antidote des modes et des « servitudes volontaires », pour redonner tout son prix à nos inestimables et vulnérables vies.
35
L’œuvre d’art se reconnaît à ceci qu’elle précède et ne suit jamais la théorie qui la fonde. C’est son génie et notre chance.
31 Henri Calet (3 mars 1904-14 juillet 1956) dernière note sur son carnet avant sa mort feu d’artifice !
32 Armand Hoog (17 décembre 1912-10 septembre 199)
33 Gaston Bachelard (27 juin 1884-16 octobre 1962)
34 Jean Jacques Dorio (24 mars 1945-…)
35 André Brincourt (8 novembre 1920-22 mars 2016)
36
Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple.
37
Si jamais je devenais célèbre personne ne le saurait.
CENTON 21 à 25
CENTON & MISCELLANÉES
EN COURS D’ÉCRITURE
CENTON Pièce faite de fragments d’étoffes rapiécés, si l’on veut. Ou bien l’étoffe se transforme en textes divers puisés dans nos livres et que l’on « colle » l’un après l’autre. Des ajoutages lit-on dans les notes accompagnant les paragraphes mis bout à bout, d’une œuvre qui n’en finit pas d’être rafistolée.
J’invite lectrices et lecteurs au gré de leurs lectures d’apporter à leur tour leurs petits bouquets.
JJ Dorio Martigues 18 novembre
…les citations, greffes capricieuses en apparence, impriment une magnifique éloquence au discours : les citations résidus culturels, s’incorporent de façon prodigieuse dans la structure car, au lieu de s’ajouter tranquillement au reste du texte, elles font en sorte que tous les deux s’entrechoquent, prennent une puissance imprévue et se transforment en un nouveau chapitre du livre. Enrique Vila-Matas Paris no se acaba nunca Paris ne finit jamais
21
À la fin de ma vie je voudrais m’être servi de tous les mots du dictionnaire.
22
Va-t-on bientôt bombarder les anges ?
Préparons-nous à entendre l’espace crier.
23
On me dit que j’ai l’allure d’un flâneur. Je laisse dire, je ne flâne jamais. Je cours sans cesse après le temps qui court. (…) Si je flâne cependant, c’est sur l’autre rive de moi-même, dans ces terrains vagues où se déploient lentement et sans mon consentement les souvenirs de celui que je fus.
24
On voit à l’entrée du jardin public de Tarbes cet écriteau : Il est défendu d’entrer dans le jardin avec des fleurs à la main. On le trouve aussi de nos jours à l’entrée de la littérature.
25
Il y a des livres contre lesquels on se blottit, ils vous protègent, avec eux, on peut se laisser aller.
21 Georges Perec (7 mars 1936-3 mars 1982)
22 Henri Michaux (24 mai 1899-19octobre 1984)
23 Gilles Lapouge (7 novembre 1923-31 juillet 2020)
24 Jean Paulhan (2 décembre 1884-9 octobre 1968) Les fleurs de Tarbes
25 Maurice Nadeau (21 mai 1911-16 juin 2013)
CENTON & MISCELLANÉES (11 à 20)
CENTON & MISCELLANÉES
EN COURS D’ÉCRITURE
CENTON Pièce faite de fragments d’étoffes rapiécés, si l’on veut. Ou bien l’étoffe se transforme en textes divers puisés dans nos livres et que l’on « colle » l’un après l’autre. Des ajoutages lit-on dans les notes accompagnant les paragraphes mis bout à bout, d’une œuvre qui n’en finit pas d’être rafistolée.
J’invite lectrices et lecteurs au gré de leurs lectures d’apporter à leur tour leurs petits bouquets.
JJ Dorio Martigues 18 novembre
11
Allumons nos flambeaux à leurs feux poétiques
Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques
12
Le Paris que vous aimâtes
N’est pas celui que nous aimons
Et nous nous dirigeons sans hâte
Vers celui que nous oublierons
13
Le Paris que j’ai aimé
Fut celui du grand Mai
68 fois je l’ai aimé
Mai mai mai Paris mai
14
Les muses du quai de Bercy
M’avaient conduit jusqu’à Grenelle
Et leurs sœurs de la Grange-aux-Belles
Vers les jardins clos de Passy
La nuit s’entendait avec elles
Les muses du quai de Bercy
J’allais dans Paris port de songe
Ouvert au piéton noctambule
Avec des amis de toujours
Embarqués vers le crépuscule
Et disparus au point du jour
J’allais dans Paris port de songe
15
tzantzantzaganga bouzouc zdouc nfoùnfa mbaah mbaah ngoùngfa
11 André Chénier (30 octobre 1762-25 juillet 1744 7 thermidor an II) L’invention
12 Raymond Queneau (21 février 1903-25 octobre 1976) Courir les rues
13 JJ Dorio + Claude Nougaro (9 septembre 1929-4 mars 2004)
14 André Hardellet (13 février 1911-24 juillet 1974) La ronde de nuit
15 Tristan Tzara -Dada- (16 avril 1896-24 décembre 1963) Le géant blanc lépreux du paysage
16
Je n’aime plus la rue Saint-Martin
Depuis qu’André Platard l’a quittée
C’est mon ami c’est mon copain
Nous partagions la chambre et le pain
Je n’aime plus la rue Saint-Martin
17
Dans la rue des Blancs-Manteaux
Le bourreau s’est levé tôt
C’est qu’il avait du boulot
Faut qu’il coupe des généraux
Des évêques des amiraux
Dans la rue des Blancs-Manteaux
18
Le dernier lambeau du jour donnait un air de féérie au paysage dans lequel la maison avançait en pointe comme un navire (…) Il y avait Notre-Dame tellement plus belle du côté de l’abside et les ponts jouant à la marelle curieuse d’arche en arche entre les îles et là en face de la Cité à la rive droite (…) Et Paris Paris ouvert comme un livre avec sa pente gauche la plus voisine vers Sainte-Geneviève le Panthéon et l’autre feuillet plein de caractères d’imprimerie difficiles à lire à cette heure jusqu’à cette aile blanche du Sacré-Cœur…
19
La mémoire du silence
nous rend aux temps immémoriaux
aux grandes solitudes de l’enfance
20
Le temps est discourtois
il nous échappe sans cesse
entre nos doigts de paille
16 Robert Desnos (4 juillet 1900-8 juin 1945) État de veille
17 Jean-Paul Sartre (21 juin 1905-15 avril 1980) chanson
18 Louis Aragon ((3 octobre 1897-24 décembre 1982) Aurélien
19 Gaston Bachelard (27 juin 1884-16 octobre 1962) Poétique de la rêverie
20 María Dolores Cano (7 mars 1956- ) (https://memoiredusilenceblogspotcom.blogspot.com/2012/12/resonance-tisser.html)