PLUS RIEN À PERDRE Plus rien à perdre (perdre la face figure frimousse) Dans ce petit val qui mousse de rayons Où s’oublie Ivre de soleil L’alouette la lauzeta des troubadours : s’oblida e laissa cazer per la douçor qu’al cor li va Plus rien à perdre Sur le chemin Qui touche à sa fin Mais que l’on continue Comme jamais À fatiguer Coudre et recoudre Faufiler Quelque part dans l’inachevé avec Rimbaud, Ventadour et Rilke
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L’ÉTOFFE DU MONDE
L’ÉTOFFE DU MONDE L’étoffe du monde Parure du beau cosmos Parlures en archipel La peau rose du monde Tête chiffonnée d'un bébé Sortant étonné du Ventre Univers De sa maman Promesse d’un monde chamarré bariolé granulé À l’infini tissage du déploiement des choses Entre les mots De siècles en siècles En renouveau De destructions en reconstructions Le monde déchiré explosé Que l’on recoud Tant bien que mal En le prosant En l’habitant En le parant De suites sans fin Poésie des Constellations

encre acrylique détail : l’étoffe du monde Dorio 17/03/2023
PIQUER ET REPIQUER
Je pique et je repique Dans le tissu des jours Le fil est l’alphabet Marqué du sceau des mers Des ronces et des bêtes Piqué de hiéroglyphes Et de poèmes à contre-jour Je pique et repique Un soleil Une tête Le masque d’un visage A distance des choses A distance des muses L’audace des figures Qui tissent leur patchwork

hypnographies pour Alice p 24 sur 66
LANGUE À L’AFFÛT
Langue à l’affût lançons-nous sur la page matériau matériel maquarel (le doux juron toulousain) Langue de paroles couchées sur mon beau papier cartonné eh eh eh Eh ! le cœur bat encor Ankhor heureux que le temple khmer soit déserté depuis l’épidémie du Covid par la meute vociférante des touristes en rut Langue en alerte maximum préférant aux cataractes du Nil ou du Congo la petite rivière des Panarés amérindiens qu’ils me font traverser éternellement sur leur barque taillée dans un seul arbre mythique Langue de P. chantée par la malicieuse et si regrettée Anne Sylvestre : Mais cinq minutes de langue de pute C’est fou le bien que ça nous fait En cinq minutes on exécute Tous les amis, les faux les vrais Langue transcrite de fil en aiguille comme les dames et demoiselles Kuna cousant le monde et leurs molas -Molakana- Langue qui rame et qui cane qui tire sa langue de chien enragé de chien Ferré : À mes compaings du pain rassis À ceux qui gerçaient leur chemise au givre des Pernods-Minuit Langue cachée et qui chuchote Langue occitane interdite à l’école d’une République fréquentée par mon papa pupille de la Nation (il connut la double peine, né en 1912, son père fut tué au front au début de la guerre de 14, et dès qu’il entra en classe son « patois » des fermes et des collines fut interdit) Mais aussi mais quand même Langue Libérée dans ce voyage des formes hors-norme où l’esprit souffle, souffle et souffre, soufre et feu, air et terre, sol, soleil des solitudes, nuit étoilée sur ma toile où mélangeant lumière et ténèbres, monde d’ici et monde Autre…je shamanise.
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COUDRE le monde les mythes et leurs secrets
COUDRE
Le monde a plusieurs couches
En chacune vivent plusieurs esprits
Coudre le monde c’est les visiter
Coudre le monde : Molakana Coudre les tissus bariolés des indiennes Kuna Coudre les oiseaux sur fond de madrépores Coudre les mythes et leurs secrets Coudre les points de ton cœur avec un fil passé dans tes papiers de condamnée Coudre ces créatioures qu’on ne sait nommer en français Coudrel’amour de si près saisi qu’il crie sans cesse au feu (Marot) Coudre les ballades et la ronde de tous les gars du monde et des veuves de marins Coudre les fleurs bleues ou bien les blanches Coudre un cœur pour la fête des mamans du dimanche Coudre l’Adieu à l’enfance Coudre les poèmes à dire et à chanter Coudre l’oubli d’éternité Coudre les souhaits et les promesses de paix trésor qu’on ne peut trop louer (Charles d’Orléans) Coudre les libres pensées avec des vers dorés Coudre nos dictionnaires de Pierre Bayle et d’Alain Rey Coudre les soleils irréductibles d’un 14 juillet Coudre Batouque rythme du tamtam sur la machine à écrire de Césaire (Aimé) Coudre les souvenirs de mon aimée quand nous buvions aux sources des bois la gorge en feu Coudre tout ce qui ne se coud pas Coudre ce qui secoue les jeux des forains sur les places en fête Coudre le temps des cerises sur la brise marine Coudre tout ce qui brise la malédiction des gueux et des famines Coudre cet apoème sur le cahier d’un écolier qui dit pouce…c’est terminé
