UN DICTIONNAIRE À PART SOIdisposé en désordre alphabétiquePASSER LE TEMPS J’ay un dictionnaire tout à part moi
Je passe le temps…
quand il est mauvais et incommode
Quand il est bon
Je ne veux le passer
Je m’y tiens Michel de Montaigne(mise en forme JJD) PHRASELe lecteur enthousiaste qui me lit, me dit : - elle est parfaite!Mais tu la réécris, juste pour le plaisir.
NOUS DEUX
Nous deux marchant, main dans la main, dans les rues de La Havane, déambulant autour du Parthénon, sous les voûtes de la Sixtine, autour de l’homme de Giacometti à la fondation Maeght, mais bien qu’une de nos plus belles photos ait été prise à Giverny, près de l’étang mythique de Monnet, c’est seul que j’ai admiré les nymphéas du Moma.
ROUTE
Je me souviens de sur la route le bouquin que Kerouac écrivit sur un rouleau de 36 mètres 50 cm de long et aussi de sur la route pa-ram-pam-pam-pam sur laquelle Nana Mouskouri faisait défiler son petit tambour.
MÉMÉ
Je me souviens qu’il ne faut pas pousser mémé dans les orties
Je me souviens que les mémés de Toulouse aiment la castagne
e le vi nouvel (le vin nouveau)
Je me souviens de ma mémé Vidal qui m’appelait Mic
et que je fus seul à assister à l’heure blême
HEURE
Je me souviens qu’avant l’heure, c’est pas l’heure et qu’après l’heure c’est plus l’heure.
Mais, en ce qui me concerne, j’aimerais partir, ni avant, ni après, mais à l’heure
écriture blanche passante des nuits où l’on demeure éveillé tel un feu follet il est 1:48 c’est le commencement le premier coup de dés les chiffres du hasard d’un homme approximatif il est 1:56 en attendant la suite qui ne vient pas tes oreilles participent au grand bal des acouphènes il est 2:02 tu songes à Moby Dick à l’obstination de la mort vieux capitaine poursuivant la baleine blanche là-bas laine blanche flocons de neige et ceux d’argent et que n’ai-je en cet instant le duende des gitans et le murmure des maîtres disant leurs vers anciens il est 2:07 mais peut-être faut-il oublier leurs chimères soleils noirs et obscures clartés la tache aveugle la vache aveugle des nuits obscures vaca ciega en la noche oscura il est 2:17 dizesept police secours crient les provençaux au loto des familles recomposées il est 2:20 tu t’accroches aux mots tu erres sur l’aire des vents contraires jetant les grains du clinamen il est 2:22 les trois deux apparaissent en rouge sur le petit réveil posé sur tes livres de chevet il est 2:24 tu changes de page tu entres par la porte sud de l’oppidum sans nom il est 2:25 tu aimes les fleurs d’encre les encres blanches des amandiers les amours jaunes du mimosa que tu as planté à la naissance de ton petit-fils un vingt-huit février il est 2:34 homme patient homme industrieux homme égaré homme tranquille prosant ses vers de fourmi il est 2:36 tu te frottes à la langue d’oc des troubadours l’éclair du trobar clar l’obscurité du trobar clus 2.38 tu revois le clos entouré de cactus candélabres dans les hautes terres de Goajira sous la clarté de la voie lactée où marchent interminablement les indiens morts il est 2:39 le feu sous les cendres le peu de miel que l’on prélève sur l’arbre à maux il est 2:44 encore quatre minutes monsieur le bourreau bour et bour et rataplan à rebours du temps compté de nos nuits blanches il est 2:46 l’espèce de poème rend grâce et se brûle sous le réverbère des éphémères il est 2:48 une heure est passée dans l’immédiat du gazouillis d’une main sur une feuille blanche quelque part dans l’inachevé références 1:48 L’homme approximatif Tristan Tzara 2.02 Moby Dick Herman Melville Marie Guillaume Apollinaire 2:24 Sur l’oppidum sans nom Jean Jacques Dorio 2:38 Le chemin des indiens morts Michel Perrin 2.48 Rilke il est 3:48 une heure de plus a passé recopiant sur le clavier en le modifiant quelque peu le manuscrit du premier jet