Je fus enfant
Fan de mille jeux imaginaires
(j’étais fils unique)
ou collectifs
avec les copains du village
.
Bien des lustres après
Je continue
Nuit après nuit
Nuits d’Idumée
Nuits d’un enfant
Aux cheveux blancs
Qui oublie son âge
Imaginairement
Jean Jacques Dorio Un poème inédit par jour
Je fus enfant
Fan de mille jeux imaginaires
(j’étais fils unique)
ou collectifs
avec les copains du village
.
Bien des lustres après
Je continue
Nuit après nuit
Nuits d’Idumée
Nuits d’un enfant
Aux cheveux blancs
Qui oublie son âge
Imaginairement
pour les enfants et pour les raffinés
comme disait monsieur Max Jacob
Je ne dors pas dit l’insomniaque qui tourne en rond
Tiens j’ai écrit un alexandrin dit Machin
Il entend le vent de mer qui fait la farandole
Je ne dors pas je ne dors pas je ne dors pas
Faudrait mon cher faire survenir autre chose
Faire l’original Pousser la porte absente
Une ancienne figure me souffle un lettré
Un autre en rajoute : plagiat anticipé !
Je laisse là mes vers bien trop alambiqués
Colloque sentimental d’une forme passée
Un peu de poésie comme une broderie d’une enfant de trois ans qui s’applique et suit les motifs fil à fil.
L’écriture prend appui sur la mobilité des doigts elle passe sur des feuilles, pages d’un temps où elle connaissait les enluminures.
Comme les yeux de notre enfant qui s’illuminent à mesure qu’elle tisse sa broderie première.
…de siens instants que l’on entend enregistrer de la manière la plus secrète, comme une trace de vie : quelque chose de physique, de touchable, une efflorescence, une incrustation. En somme une littérature moindre qui atteint la grande, un moment fixé en quelques mots courts, surexcités et désordonnés et qui se dilate dans le temps…Leonardo Sciascia
Vieillesse connaît encore ces moments d’innocence :
En écrivant ou disant un poème,
En écoutant ou chantant les chansons de nos vingt ans,
En jouant à quatre pattes avec nos petits-enfants
En se fondant dans le roman que l’on est en train de lire
Cette nuit j’ai été Vendredi mâchant une graine d’araucaria,
J’ai navigué dans le poème le plus connu de Louise Labé
Je vis, je meurs, je me brûle et me noie,
En revoyant la lave tiède de tes yeux
Mon cœur volcan a encor battu la chamade
Et j’ai retrouvé la formule attribuée à Héraclite :
Le temps est un enfant qui joue.
Rester enfant
Avec ses petites filles
-deux jumelles en herbe
et une Alice des merveilles -
C’est bien plus facile
On s’amuse comme des fous
Et qu’on ne me dise pas
que je retombe en enfance
C’est juste l’inverse
Je drope ainsi vieillesse
Et passe ces moments
de plus haute joie
Oisive jeunesse
Auguste retraite*
Chanson de la plus haute tour
Arthur Rimbaud