OPÉRA MUNDI au bout de l’an 2023

10

C’est ma dernière liste avant que ne s’achève l’année frappée par le glaive ou l’épée qui vont lui donner l’estocade 
D’un homme parvenu à mon âge on ne peut attendre que des variations autour de thèmes que l’on dit éculés
Et cependant et maintenant
Luxe inouï de phrases des Illuminations
Je suis toujours à vos genoux
mon opéra mundi
applaudi par une salle vide
Parez-vous dansez riez
Cela commencera par des enfants
Cela finira par eux

italiques Les Illuminations : Phrases / Matinée d’ivresse
Arthur Rimbaud

JJ Dorio
Martigues 31 décembre 2023

L’ENFANT SANS EUX

Il était une fois 
L’enfant des migrations
Et des disparitions
de ses parents
en chair et en os
L’enfant phares de sa vie
éteints
Hagard perdu
Dans un kibboutz
Mis à feu et à sang
Au pied d’un immeuble
volé en éclats
de Gaza
Il était une fois
le trou noir de l’histoire
avec sa grande H
comme l’écrivit
Georges Perec
L’enfant sans « e »
Eux ses chers parents
Broyés par notre dernière guerre
Il était une fois
Il était une autre horrible fois

Martigues 18 décembre 2023


Hantent toujours mon encre
les enfants seuls dans les cendres

Jacqueline Saint-Jean
Hibarette


Enfant sans "e", père sans lui...L'horreur des misères accumulées, exagérées, ne me leste pas davantage que l'absence du fils...Souvent je ne vois plus qu'un seul visage...

Jean-Louis Rambour
Bayeux



	

QUAND LA LAMPE N’EST PAS ENCORE ÉTEINTE

23 heures 05 Encore 55 minutes pour poster mon texte du lundi 23 octobre Hier le poème de mon ami Brugeilles « Sous les figuiers de barbarie » a eu 4 lecteurs dont un Michel Chalandon qui suit mon blog depuis quasi ses origines (8 avril 2005 ) a ajouté «  Le chant des oiseaux » de Clément Janequin et le suivant « Face au meurtre du Hamas certains silences m’ont terrassée » avec une citation de Delphine Horvilleur et la reproduction de l’un de mes tableaux à l’encre de Chine ont eu 12 vues et une lectrice qui a remercié Pendant ce temps, le même jour, les twitts incendiaires des réseaux sociaux alimentés par la propagande des fanatiques du Hamas et reliés par les trolls de Moscou ou d’ailleurs, ont eu des milliers de vues. Les temps sont durs pour les enfants aux cheveux blancs qui méditent à l’écart à mots choisis sur l’état de délabrement d’un monde où la recherche des faits vérifiables avant tout commentaire est le cadet des soucis des idéologues pousse au crime. Les temps sont difficiles pour les amoureux fervents de la paix la justice et le sourire des enfants innocents qui ne savent pas encore que le mal absolu existe, exercé par des fanatiques sans foi ni loi qui n’ont de cesse de tuer dépecer brûler vif éventrer, hier au nom de Dieu aujourd’hui au nom d‘Allah.

C’est long tout ça bien trop long, mais une fois n’est pas coutume je vais le poster. Après minuit. En l’oubliant vite et en me replongeant dans les livres qui loin de « Quoi de neuf sur la guerre » nous fortifient. En recopiant ces quelques lignes du poète Pierre Reverdy : Quand la lampe n’est pas encore éteinte Quand le feu commence à pâlir Il y a quand même dans la rue des gens qui passent . (cette dernière phrase est le titre du dernier opus de Robert Bober, mon livre de chevet que je suis en train d’achever…mais que je relirai)





Je dis en premier la vie est la lumière des hommes,

la vie.

Israël aurait du tendre l’autre joue

et se joindre au camp des saints martyrs,

la guerre lancée il me faut choisir,

il me faut choisir un camp de guerre,

je choisis le camp d’Israël quel qu’il sera,

contre le Hamas tel qu’il est.

Donc, impur,

j’aurais des morts de Palestine sur la conscience,

et le reste de ma vie pour les pleurer,

mais  je dis en premier la vie est la lumière des hommes,

la vie.

« 

Bien à toi, je n’aurais jamais imaginé écrire une chose pareille, Michel.

l’été sans mer je meurs

premier bain de mer l'été sans mer je meurs à petit feu
entouré d'enfants qui rejouent le mythe des origines
ils courent à la mer ils passent le sable au crible
ils n'arrêtent pas de bâtir des châteaux qu'ils croient éternels
et surtout ils crient ils rient ils portent l'eau des poètes
de sept ans à soixante dix sept ans dans le plein soleil
l'azur les bateaux de maman qui ont des ailes
toutes les émotions rêves et désirs que l'on dit au papier
devant la mer qui nous vient du dedans
comme un étourdissement passager

Fos sur Mer 24/08/2020 
et pour le dernier bain 09/09/2023
"c'était hier ce matin là
c'était hier c'est loin déjà"


SONNET SUR LA GUERRE EN UKRAINE

GUERRE

Les vers que l’on écrit en songeant aux batailles
Anna de Noailles

Pratique désuète Politesse des Dieux
Ceux qui dictaient les vers aux poèt’inspirés
Je poursuis la coutume, mi-farceur, mi-sérieux,
Faisant jouer les sens sur la guerre empirée.

Que pensent ces soldats, la horde destructrice,
Qui lâchement massacre les cités de l’Ukraine ?
Et pourquoi montre-t-on l’image séductrice
D’un poutine toqué, détraqué, schizophrène ?

Le pire est à venir, entend-on écœurés,
Des enfants vont mourir sous la terreur des bombes
-Monsieur il était bon et doux comme un Jésus 1

Je recopie Hugo, mes sanglots étouffés
Par la rage de ne pouvoir étrangler
Ce petit tsar de merde ordonnant le carnage.

1 Victor Hugo Les châtiments

voix Dorio dimanche 3 septembre 2023