LA FOLLE MANIÈRE


J’ai eu la bougeotte – qui ne l’a pas eue ? –
Manque de jugeote – c’est coutumes et us –
 
Je me suis posé – mais jamais Assis –
Je me suis moqué de Sainte Bourgeoisie
 
Nos chimères et monstres chevaux échappés :
Noter leurs méandres les enregistrer
 
Et ensuite que faire de ses inepties
La folle manière la livrer aux psys ?
 
Surtout pas mon frère bien tenir sa plume
C’est récrire noir sur blanc
 
Chaque jour fabulant, inventant fantaisies
Celles que l’on écarte et celles que l’on suit
 
Mais homme sans superflu embarras
Faux problèmes et vaines subtilités
 
Ni charbonnier ni libertin ni bel ara
L’homme est d’argile Et que souffle la liberté !

JE TIENS REGISTRE DE MES FANTAISIES





JE TIENS REGISTRE DE MES FANTAISIES

Je ne puis tenir registre de ma vie par mes actions,

fortune les met trop bas; je les tiens par mes fantaisies.

                         Montaigne





Je pousse les mots un à un

comme brins de tabac

dans la pipe cubiste

de Guillaume Apollinaire





Je pousse mémé dans les orties

Ma grand-mère les cueillait religieusement

et les passait au volant

pour nourrir ses aucous

– ses petits oisons cacardant –





Je pousse une à une mes citations

qui me somment de penser

de rêver de résister

au monde brinquebalant





Je pousse la chansonnette sous la Croix du Sud

un joropo llanero du Venezuela

buvant de petites bières glacées

sorties d’un frigo marchant au kérosène





Je pousse la porte bénie des insomnies

me détachant de moi

tressant la geste anthologique

de Montaigne & Compagnie





https://www.youtube.com/watch?v=NdeT4AZ5gWM

pajarillo : oiselet 
un joropo musique du llano vénézuélien
parcouru et vécu avec émotion
dans une "vie autre"

POUR CALMER LA DOULEUR





Pour calmer la douleur faites des fantaisies

Coupez vos livres en deux comme ce vers à l’hé

mistiche Amusez comme le psy Lacan

la galerie Nyania Pour dire et suggérer

Tirer les vers du nez nyania beaucoup à faire

On songe à Cyrano ou aux âmes bien nées





Pour calmer la douleur la tenir plus tranquille

La forêt du langage la cacher par un arbre

Nyania le baobab et le baba au rhum

Nyania le pin d’Alep et celui de Cézanne

Le chêne le roseau le bambou mal pensant

Le hêtre le néant et le baron perché

sur la littérature d’Italo Calvino





Pour calmer la douleur se plaindre est inutile

https://www.youtube.com/watch?v=5-IxkvaXlzE

Max Richter (Return)


J’écrirai le mot fin comme arrivé au port
Cette fin n’est autre qu’un recommencement
Raymond Queneau (1903-1976)