SEPT FEUILLES DE PAPIER SOULEVÉES PAR LA NUIT DU 22 NOVEMBRE 2022

SEPT FEUILLES DE PAPIER SOULEVÉES PAR LA NUIT DU 22 NOVEMBRE 2022

1

Dans le mouvement semer parsemer consteller Avec mon pinceau d’impensés Lisant des Lettrés de l’ancienne Chine Absents des rangs des vieux messieurs siégeant au Quai Conti

2

Faire corps avec le corps des lettres et de l’écriture à la Chinoise Plus légère qu’une plume de colibri Courir sur ce papier Cousu de fils noirs

3

La main dicte ses flux traduits d’une langue inconnue qui nous meut nous habite

4

Combien de Ouïgours vont périr cette nuit dans des « camps de rétention » du Xinjiang dans la Chine impériale du seigneur Xi Jinping ?

5

Plupart du Temps Éclats de vivre HYPNOGRAPHIES Hypnoses rêvées À la ponte fine

6

Carpes remontant le Fleuve Jaune Mais l’une d’entre elles est un saumon Sauras-tu le reconnaître ?

7

Aux innocents les mains pleines de poésie Manie manière manne manuscrit Ainsi finissent sept pages d’images et de mots zigzagants Fêlures brèches lézardes Sur sept feuilles de papier Soulevées par la nuit du 22 novembre 2022

PROUST OUSTE!

Des questions sans réponses c’est le miel des curieux

Narrateurs anonymes rêveurs mystérieux

Un jeu de l’alphabet à la fin d’un voyage

Où l’on fit maints détours dans des textes en marge

Accumulant les choses utiles et superflues

Des voyages au long court comme une phrase de Proust

Des lectures au cœur du flux et du reflux de nos vies

Et des singes grammairiens qui devant tant de signes

Disent Ouste !

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

OUTILS D’ÉCRITURE





MON OUTIL, je puis ici le nommer : Pilot, V7HI-TECPOINT, Pure Liquid Ink.

De lui, vient le flux des paroles, la rumeur des images, dont je n’avais pas idée, le fil d’une écriture prête à se rompre, mais que je tire jusqu’à la fin d’une page, qui souvent m’échappe, se dérobe, mais que, coûte que coûte, je maintiens ferme, jusqu’au dernier mot.

J’écris à l’oreille, j’écris à l’encre noire, faisant tout mon possible pour résister à ces hérauts noirs, qui envahissent les poèmes de deuils et de douleurs.

J’écris des fadaises que je laisse aller, mais que peut-être je modifierai, quand je passerai mon écrit au clavier AZERTYUIOP, impersonnel.

La page va se terminer. Je l’ai écrite en lisant un romancier dont l’outil est un crayon, avec lequel il écrit à voix basse. Ce crayon présente une gomme à l’autre extrémité, avec laquelle il efface, au fur et à mesure, ses repentirs.

Et toi, dis-nous, comment fais-tu ?





UNE AUTRE MANIÈRE DE L’ÉCRIRE

TOI QUI ÉCRIS tes pages d’abord à la pointe fine puis au clavier azertyuiop et toi qui les lis je ne sais où ni comment toi qui écris cette page à 4.04 dit le marqueur rouge du temps et toi qui la lis sur ton écran en te disant ce type est fou qui mêle forme et force figure tournure patience et longueur de temps toi qui écris telle nuit telle heure en telle année et toi qui lis mondant la paille du grain cherchant le sens dans le non-sens toi qui écris et qui te lis mais comme un autre le traducteur d’une vérité intelligible mais indicible comme telle ça pourrait être Sisyphe ça pourrait être les Parques ça pourrait être le mythe de l’éternel retour…