DES POÈMES RIEN D’AUTRE

Des poèmes

Rien d’autre

Venus d’ailleurs

Ou bien d’ici

D’un voyageur

Qui n’a pour bagage

Qu’une voix

Qui persiste

Mais qui ne signe pas

Des poèmes

Poste restante

Glissés entre

Deux pierres

D’une restanque

Écrits en marge

D’un monde politique

Qui s’étripe

Des poèmes

Écrits au lit

D’une rivière

Spirituelle

Garonne Ariège

Où neigent

Des rimes inactuelles

Des poèmes enfin

Nés au mitan du siècle dernier

Portés par de vagues réminiscences

Jusqu’au quart du siècle présent

Sans garantie d’authenticité

Mais qui ont le privilège

Somme toute

D’une certaine longévité

Martigues 27 décembre 2024

ICI

ICI

C’est aussi
ailleurs

« En Arles
Où sont les Alyscamps »


À Montmartre
le soir

Dans la demi-brume
A Londres

Ici


Sur les pages
d’une anthologie
personnelle

Où l’on prend garde
de ne pas succomber
à la douceur des choses 1



1 Paul-Jean Toulet


Martigues dimanche 17 mars 2024

ICI AUSSI

Le jour point sur la ligne de pin avec des nuages d’ouate qui se baladent là-bas à l’horizon de mon texte

De grandes sautes de vent et d’idées qui passent et qui repassent

Livres des courants d’air et des feuilles d’herbes

De ma lucarne ce ne sont pas ardoises du toit que j’entrevois

Mais patience du cœur et amis envolés


Et- peut-être est-ce le ciel de ma fenêtre? - ce que jadis on appelait douceur

ICI JE ME TIENS

ICI JE ME TIENS

J’ay un dictionnaire tout à part moi Je passe le temps…quand il est mauvais et incommode Quand il est bon Je ne veux le passer Je m’y tiens Montaigne   -Alors qu’est-ce que t’as écrit cette nuit ? – Cette nuit j’ai rempli la pénultième carte cartonnée de couleur bleue de notre série : Alors qu’est-ce ce que tu as écrit cette nuit ? Cherchant comme toutes ces nuits-là, à mettre en forme l’informe qui traverse mes écrits, le tout d’un lieu unique où je puis écrire sans barguigner « Ici je me tiens ». Je me tiens alors que tout autour de nous semble se défaire, le climat, la planète, la politique et jusqu’à ce retour insensé de la guerre en Europe. Violence des images et douceur du papier Livres livrés au gros sel sur les plaies Le sable de la haine dans les yeux de ceux qui alimentent les réseaux asociaux Ici contre vents et marées où je fais mes gammes pour tenir droit (La Gamme en forme de petit opéra fut composée par Marin Marais en 1723, à l’âge de 67 ans.) Ici, en ce jour dernier de mai 2023, en sursis de rêves perdus et soudain retrouvés dans un mot que je déclinais jadis naguère en 4 recueils de 16 pages A4 * pour 4 lecteurs, comme l’on dit des chats, Reconnaissance du Paradis, le jardin clos des persans qu’ils nommaient paridaisa. Ces quatre recueils dont j’aurais voulu faire un gros grand livre et ses trésors de labyrinthe en utopie, inépuisables allégories comme une partition musicale aléatoire et combinatoire, comme un tableau monotype ou la non-figuration nous emporte dans les sous-bois des pré-textes, sous-textes, hors-textes. Hasards en lutte avec Harmonie. Un gros grand livre sur et dans ma tête en vision simultanée, réduit maintenant à cet exercice dérisoire, ridicule, atypique, écrit sur une feuille de filtre à café, mais « suffisamment pour ouvrir les yeux », à ceux et celles qui aiment le désordre des signes en rotation, qui creusent labyrinthes, jardins, éphémères paradis. « Présents de Paradis », « Éphémère Paradis » « Lector in Paraiso », « Petites feuilles de Paradis » Encres Vives (collection Encres Blanches) Jean Jacques Dorio

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi